Simon Madore est notre personnalité de l’année 2017

COATICOOK. En l’espace de quelques années, Simon Madore a mis la main sur un baccalauréat en orientation professionnelle, a enseigné à l’école secondaire La Frontalière, a été conseiller municipal et est devenu maire de la Ville de Coaticook, succédant ainsi à Bertrand Lamoureux, lequel a quitté la vie politique après 30 années à l’hôtel de ville. Voilà pourquoi l’équipe rédactionnelle du Progrès de Coaticook lui décerne la nomination de Personnalité de l’année 2017. La famille du maire de Coaticook, nouvellement entré en poste en novembre dernier, savait depuis fort longtemps qu’il avait des visées à la mairie. D’ailleurs, dès sa première élection, en 2009, il avait fait savoir ses intentions. «Je désirais faire mes classes à la ville pour un jour devenir maire, a-t-il confié. Ma famille m’a toujours connu comme un homme impliqué, alors, ce n’était pas réellement une surprise pour eux. Ils m’ont vu vivre là-dedans. Ils m’ont toujours dit qu’ils allaient me supporter dans tout le processus.» Et on l’a vu en campagne électorale où ses trois enfants étaient «omniprésents», à ses dires. Même s’il avait ses proches à ses côtés, la campagne électorale aura été très difficile. «Ces 45 jours-là, ç’a été l’enfer. On travaillait 20 heures par jour. Quand on se couchait, on parlait de ça. Au réveil, c’était la même chose. Heureusement, depuis l’élection, c’est revenu un peu plus à la normale. On a repris notre petite routine.» Prof et livreur de lait avant d’être maire Avant d’occuper le siège le plus important de la municipalité qui l’a vu grandir, Simon Madore a terminé ses études avec un baccalauréat en orientation professionnelle, avec une mineure en pédagogie. Quand il a gradué, on lui a offert un remplacement de congé de maladie à l’école secondaire La Frontalière. «Ç’a duré six mois, se souvient-il. Pour être franc, j’ai plus ou moins aimé ça. Être prof au secondaire, ça prend une certaine autorité. De mon côté, je suis plus  »friendly » de nature. J’ai été obligé d’envoyer des jeunes en retenue et dire que j’allais appeler leurs parents. C’était quasi une job de police.» M. Madore a tout de même terminé son contrat. En 1994, le Séminaire de Sherbrooke l’accueillait dans ses rangs, mais l’opportunité de prendre le flambeau de l’entreprise familiale, alors appelée L. Madore et fils, se présente. «Mon père voulait grandir sa compagnie de transport de lait et ajoutait un camion à sa flotte. Comme j’ai grandi sur les fermes à aller chercher le lait, j’ai saisi l’opportunité et je me suis joint à mon père.» Dix ans plus tard, il en devient le propriétaire et rebaptise l’entreprise SM Translait. «Ce travail a toujours fait partie de moi. Plus jeune, mon père m’habillait en petit ramasseur de lait avec une petite chemise et m’amenait sur la route avec lui. Lorsque j’étais aux études et que j’avais quatre jours de congé, j’y allais aussi.» Aujourd’hui, la compagnie emploie trois travailleurs et Simon aime bien remplacer ses employés lorsqu’ils ont des congés. Il voit également son garçon, Carl-Olivier, prendre les commandes de son entreprise, un jour. Hockey et motoneige pour contrer le stress La job de maire vient avec un niveau de stress relativement élevé, concède le premier magistrat de Coaticook. Pour s’évader, Simon Madore aime bien se retrouver sur la glace ou encore sur les sentiers de motoneige. Fier hockeyeur de la ligue du jeudi soir au Centre récréatif Gérard-Couillard, il dit bien aimer le niveau de compétition à l’aréna, mais avoue que le côté social prime d’abord et avant tout. «On est une gang extraordinaire, dit-il à propos de ses coéquipiers et adversaires. Autant qu’on ne se fait pas de cadeaux sur la glace, autant on peut parler de n’importe quoi dans le vestiaire. Même qu’on fait exprès pour arriver plus tôt afin de se conter toutes nos histoires.» Quant à la motoneige, M. Madore dit en faire depuis qu’il est tout petit. «C’est mon père qui m’a initié. C’est la liberté et le plein air qui m’attirent dans cette activité», raconte celui qui a récemment été pratiquer ce sport motorisé dans les Monts-Valin. Ouverture et promesses électorales Le nouveau maire de Coaticook souhaite mettre les relations avec les citoyens au cœur de son travail. «Le filtrage des appels, je veux laisser ça de côté. Je veux qu’on me réfère les gens, s’ils ont des problèmes. Je veux leur parler, aller sur le terrain. Je suis un homme de public. J’ai la même philosophie dans mon entreprise et c’est elle que je veux amener à l’hôtel de ville.» Est-ce une nouvelle façon de faire de la politique? «Peut-être, mais s’il y a une chose que je sais, c’est que c’est cette façon de faire que je préfère. Le côté humain y est pour quelque chose.» En 2018, Simon Madore aimerait bien mettre en place quelques-unes de ses promesses électorales. Numéro un sur sa liste: la carte du citoyen. Déjà, des partenaires se sont pointé le bout du nez pour aboutir ce projet. C’est le cas de la Chambre de commerce et d’industrie de la région de Coaticook et de Rues principales. Concernant son comité jeunesse, des sommes ont été réservées à même le budget 2018 pour cette initiative. «Je veux que ce groupe ait un petit pouvoir décisionnel. On veut savoir ce que les jeunes pensent, car ils peuvent avoir de bien bonnes idées.» Quant à la voie de contournement du centre-ville pour les poids lourds de la route, des discussions sont en cours. Rappelons également que Coaticook pourrait bientôt légiférer sur un sens unique sur la rue Cleveland. Les dos d’âne seront certainement de retour sur la rue Baldwin. «L’étude a été concluante. La vitesse a diminué de 20 km/h et le nombre de voitures qui passaient par là a également baissé», signale le maire Madore