Semaine québécoise de la déficience intellectuelle: incursion dans un atelier « qui fait du bien » à Coaticook 

COATICOOK. « Travailler avec des personnes atteintes de déficience intellectuelle, c’est un véritable cadeau de la vie. Elles peuvent tant nous apprendre et elles ont toutes leur place dans la communauté », lance l’animatrice d’ateliers dédiés à cette clientèle, Martine Poulin. 

Dans le cadre de la Semaine québécoise de la déficience intellectuelle (19 au 25 mars), on a participé à l’une de ces rencontres offertes par l’Association des personnes handicapées de la MRC de Coaticook (APHC+.) Voilà une visite qui n’est certainement pas passée inaperçue pour les participants. Tous ont salué d’entrée de jeu le journaliste. Sonia terminait un coloriage de Pâques, tandis que son ami Charlie, lui, complétait un bricolage, le regard rempli de fierté. « C’est justement l’un des objectifs qu’on cherche à atteindre avec ces activités, explique Mme Poulin. On veut amener ces participants à nos ateliers à se surpasser, à nous donner ce qu’ils sont capables de nous donner. Et ça, on est capable d’y arriver, peu à peu. Ça les rend tellement fiers. »

Directrice générale de l’Association des personnes handicapées de la MRC de Coaticook, Annie Cloutier note que l’organisme a repris les activités des Troubadours de la vie il y a de cela plusieurs années. On voulait éviter une certaine rupture de services à cette clientèle vulnérable. « Nos rendez-vous sont tellement importants pour ces gens ainsi que pour leur famille, note-t-elle. On vient certainement répondre à un besoin. On offre du répits et leur entourage sait qu’ils sont en sécurité et bien entourés avec leurs amis. Durant ce temps, la famille peut vaquer à d’autres occupations. »

À raison de trois rencontres par semaine, l’APHC+ accueille entre 10 et 12 personnes. Elles viennent y faire différents jeux, du bricolage ainsi que des activités de motricité. À certains moments durant l’année, des sorties spéciales sont organisées, comme au salon de quilles, au Parc de la gorge, au restaurant ou encore au Centre sportif de l’école secondaire La Frontalière, où un atelier de cirque a été offert l’an dernier, en collaboration avec le Conseil de sports et loisirs de l’Estrie.  

La clientèle ciblée est âgée de plus de 21 ans et ne peut malheureusement pas vivre seule. Certaines personnes avec une déficience peuvent cependant être un peu plus autonomes, comme l’explique Mme Cloutier. « Certaines s’épanouissent en appartement, ici aux Habitations Hestia, et occupent même des emplois », mentionne-t-elle.

On en dénombre d’ailleurs plusieurs du côté du Défi Récupair, à Coaticook. « Chez nous, on les aide à repousser leurs propres limites, lance le directeur du développement stratégique et de l’environnement, Pierre Morency. Je me rappelle certains d’entre eux, comment ils étaient timides au départ. Au fur et à mesure, ils ont réussi à développer leur sociabilité et leur confiance en eux. Ces personnes sont une part importante de notre milieu et peuvent aider à régler certaines problématiques reliées au manque de main-d’œuvre. »

Un constat partagé par l’animatrice Martine Poulin. « Si vous saviez le bien qu’elles me font. Dans leurs yeux, on peut voir comment elles sont heureuses de participer aux ateliers. Et, j’aime bien dire qu’elles me le rendent tout aussi bien. À l’APHC+, on fait un travail très important. Il est non seulement humanitaire, mais aussi humain », conclut-elle.