Santé: pas question de centraliser vers Sherbrooke

RESTRICTIONS. Consciente de l’ampleur de la secousse sismique que provoque la loi 10, la nouvelle pdg du CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Patricia Gauthier, veille à rassurer et mobiliser ses 200 cadres repositionnés. Son but: améliorer les services au patient. Et pas question de centraliser vers Sherbrooke.

Par Maryse Mathieu

À travers l’instabilité du jeu de chaises musicales entre cadres qui attendent à tour de rôle l’attribution de leur nouveau poste d’ici septembre, Patricia Gauthier rencontre tout ce beau monde pour utiliser les forces de chacun des 15 établissements fusionnés. Deux questions trônent au sommet de sa liste: quelles sont les meilleures choses à partager et que souhaitent-ils voir améliorer?

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Questions-réponses avec la PDG

«On veut avoir des soins accessibles dans chacune des petites régions. Par exemple, comment on peut faire en sorte que deux territoires limitrophes peuvent donner des services?, planifie la gestionnaire. Il y a des soins qu’on peut offrir à Magog, qui sont offerts à Granby et qu’on peut regarder avec Cowansville comment à 30 minutes où tout le monde est autour, on peut les desservir sans que les gens viennent à Sherbrooke.»

Évidemment, la pdg envisage le prêt de spécialistes entre hôpitaux, notamment, évaluant la possibilité de désengorger les urgences. La notion de performance financière et médicale est le filon par où doivent passer les nouvelles façons de faire. Offrir plus avec moins.

D’autres parts, les directeurs généraux qui ont choisi de rester ont eu l’opportunité de postuler sur des postes de directeurs de programmes, qui ont été affichés le 17 avril. Certains appliqueront sur des emplois de directeurs cliniques, d’autres sur des postes de directeurs administratifs. Si aucun emploi ne leur convient à la fin du processus, il sera possible de postuler dans une autre région qui a besoin.

L’usager

Pour arriver à répondre aux besoins de la population, Mme Gauthier prévoit que des usagers s’assoient aux tables de travail du CIUSSS-CHUS. «Par exemple, une mère d’un enfant autiste ou les comités d’usagers, souhaite-t-elle. On ne peut pas ne pas les entendre.»

Elle privilégie également une approche similaire envers les médecins avec qui elle désire poursuivre une collaboration, malgré leurs craintes émises avec la loi 20 obligeant des quotas de patients. «Notre souhait à tous, c’est l’accès aux soins», rappelle-t-elle, comptant sur les groupes de GMF, entre autres.

Quant à la grogne des infirmières qui multiplient les manifestations d’insatisfaction contre la loi 10, l’obligation d’heures supplémentaires ou la menace de retraite, Mme Gauthier affirme que les cadres sont ceux qui peuvent soutenir leur personnel. «Ils ont un rôle important à jouer», dit-elle, avouant qu’il y aura toujours des inquiétudes.