Saint-Herménégilde souhaite interdire la location à court terme

SAINT-HERMÉNÉGILDE. La petite municipalité de Saint-Herménégilde souhaite interdire la location à court terme de type « Airbnb » sur son territoire. Les élus présenteront bientôt un projet de règlement en ce sens.

Au cours des derniers mois, le maire Steve Lanciaux dit avoir été approché à plusieurs reprises par des citoyens dérangés par des voisins plutôt bruyants en visite dans ce type d’hébergement. « Les gens sont mécontents de la situation, lance le premier magistrat. Ils sont venus s’établir ici pour avoir la paix, pour relaxer. Et là, ils grincent des dents à cause du va-et-vient toutes les fins de semaine et à cause des personnes qui font le party. »

Selon les statistiques offertes par la Municipalité, une dizaine de propriétaires, qui ont officiellement leur licence auprès du ministère du Tourisme, pourraient être impactés par la nouvelle règlementation. Les hébergements « clandestins » feraient grimper de beaucoup ce chiffre, aux dires de M. Lanciaux. 

Aurait-il été préférable d’interdire la location à court terme sur une partie du territoire plutôt que sur son ensemble? « Les résidents sont tous égaux. Ils ont tous le droit à la tranquillité, peu importe l’endroit où ils se trouvent », mentionne le maire.  

Notons qu’une consultation publique aura lieu lundi soir (29 mai) à ce sujet. Le processus pourrait aussi s’étendre à un registre et, ultimement, à un référendum sur la question. 

Le projet de règlement ne s’applique pas aux auberges, gîtes, hôtels et motels.  

UN PROPRIÉTAIRE MÉCONTENT

Propriétaire de deux résidences qu’il offre en location à court terme non loin de points d’eau, Paul Rainville est mécontent de la démarche entamée par les élus de Saint-Herménégilde. « Je trouve cette façon de faire très drastique, dénonce-t-il. Là, on l’interdit sur tout le territoire, sans offrir de droit acquis pour ceux qui étaient déjà sur place. C’est carrément injuste. »

L’intention de la Municipalité mènera à des pertes économiques pour la région, prétend le principal intéressé. « La MRC mise beaucoup sur le tourisme. Comme nous n’avons pratiquement pas d’hébergement, interdire les locations à court terme, ce serait comme de dire aux gens venez voir nos attractions et nos beaux paysages, mais allez coucher ailleurs. Je ne pense pas que ce soit le bon message à lancer. »