Richard Bérubé est la «Personnalité de l’année» du Progrès de Coaticook

COATICOOK. Notre «Personnalité de l’année» a été fort occupée en 2021. En plus de gérer les activités quotidiennes de Meubles Gober, une entreprise qui a connu un boom de son chiffre d’affaires au cours des 365 derniers jours, Richard Bérubé doit aussi jongler avec le Parkinson, une maladie qu’il compte mettre KO.

«Par où commencer?», lance le cofondateur et président de cette entreprise du parc industriel de Coaticook lorsqu’on lui demande comment s’est déroulée l’année 2021 pour lui.

«Côté affaires, chez Gober, ç’a littéralement boomé, confie M. Bérubé. On a même dû refuser de l’ouvrage qui venait de l’extérieur. On n’avait pas le choix, notre carnet de commandes était plein. Tout ça s’est traduit par une augmentation de 20 % de notre chiffre d’affaires. C’est une belle augmentation comparativement aux années précédentes où c’était assez stable.»

Bien évidemment, comme bien des commerces de la région et de la province, l’entreprise a été confrontée à des problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Heureusement, ça semble en voie de se stabiliser. «On commence tranquillement à avoir des gens qui viennent cogner à nos portes pour demander du travail. C’est encourageant de voir ces personnes venir faire leur tour.»

S’il y a une chose positive à retenir de la pandémie, c’est certainement la baisse du niveau de stress de certains clients. «Avant, c’était un véritable tourbillon, se souvient-il. Si tu avais une livraison prévue arriver dans sept jours, il ne fallait pas que tu dépasses ce délai. Ça allait à l’heure près. Si tu dépassais ton délai, tu étais certain d’avoir un appel. Bref, c’était toujours « go, go, go ». À un moment donné, il y a une limite et on l’avait atteinte. Disons qu’avec le temps, ça s’est apaisé. Les clients sont beaucoup plus patients en général. Ils n’ont pas le choix non plus d’être compréhensifs.»

UN BRIN D’HISTOIRE

Meubles Gober a été fondé en 1988 par Richard Bérubé et son frère. À l’époque, l’usine était située dans l’un des condos industriels de la Ville de Coaticook. «J’avais dit à mon frère que s’il décidait de se lancer en affaires, que je serais là, avec lui. Quand il a pris sa décision, je vivais aux États-Unis, alors on a dû déménager, au grand dam de ma femme», rigole le principal intéressé.

«Gober, c’est 34 années de ma vie et je compte poursuivre mon travail, même avec la maladie qui m’afflige [M. Bérubé souffre de Parkinson, les détails un peu plus bas]. Je le fais pour moi, pour me changer les idées, mais aussi pour tous mes employés, qui sont le cœur de l’entreprise. Chaque matin, je leur envoie la main, je les salue, je parle un peu avec eux. Il faut que j’en prenne soin.»

D’ailleurs, le sympathique sexagénaire invite les décideurs au gouvernement à se pencher sur différents incitatifs qui permettraient aux travailleurs plus âgés de demeurer sur le marché du travail. «Les entreprises ont cruellement besoin de monde et je pense que ça pourrait aider. Pour plusieurs, ce n’est pas payant de travailler. Il y en a même qui me confient qu’ils devraient payer s’ils veulent offrir quelques heures. Ça n’a pas de bon sens.»

COMBAT CONTRE LE PARKINSON

Sur un plan un peu plus personnel, Richard Bérubé livre un combat contre la maladie de Parkinson depuis quelques années déjà. «Je vis des hauts et des bas, comme c’est le cas pour plusieurs qui sont malades. Il y a des jours où je me sens en forme et d’autres où j’ai même de la difficulté à parler. C’est peut-être un peu plus difficile dans ces cas-là, mais je n’ose jamais baisser les bras.»

Parlant de ses bras, il les tient souvent à la hauteur de son visage tout en pratiquant l’un de ses sports préférés, la boxe. «Je fais partie d’un groupe de gens atteints par cette maladie et on se rassemble deux fois par semaine au Club de boxe de Sherbrooke. Pour moi, c’est comme une deuxième famille. On se comprend tous. Et, franchement, l’exercice physique, c’est une pilule miracle. Bien évidemment, je prends des médicaments pour contrôler mes tremblements, mais la boxe, c’est vraiment magique. Je me sens tellement bien dans cet environnement.»

Ceux qui connaissent M. Bérubé savent aussi qu’il est un redoutable maître des percussions, notamment à la batterie. «Dans un avenir rapproché, j’aimerais bien m’y remettre», souligne celui qui a fait partie des groupes Gober Band et Trapped in Time, au fil du temps.

En 2021, notre «Personnalité de l’année» est devenue grand-papa une troisième fois, alors que son fils, Philippe, a accueilli des petits jumeaux dans sa famille. Sa fille Sophie a quant à elle une petite fille, nommée Éléonore. «C’est vraiment un beau cadeau que mes enfants m’ont offert. Au début, je pensais que d’être grand-papa, ça se résumait à donner des p’tits bisous et garder une fois de temps en temps. Du moins, c’est ce que je disais à mes amis dans l’temps. Mais là, je me rends compte que c’est pas mal plus que ça.»

Que peut-on maintenant souhaiter à un homme d’affaires dont l’entreprise semble être bien gérée ainsi qu’à un grand-papa des plus comblés? «Vous savez, lorsqu’on se serrait la main pour se dire bonne année, on disait toujours « j’te souhaite de la santé ». Crime que ça me tapait sur les nerfs. J’haïssais ça. Aujourd’hui, ce souhait de bonne santé, je le comprends davantage. Alors, c’est ce que je désire offrir à tout le monde, de la santé. C’est le plus beau cadeau qu’on ne peut pas recevoir», avance-t-il.

Et cette santé, il pourrait la retrouver, du moins en partie. Le président de Meubles Gober participera en effet à un protocole de recherche de l’Université de Sherbrooke pour découvrir un traitement contre la maladie de Parkinson. La réussite de ce protocole, voilà ce qu’on lui souhaite pour la prochaine année!

MOTS DE SES PROCHES

«Richard a toujours été là pour tous les employés et surtout pour sa famille. Il est l’homme avec le plus grand cœur que je connaisse. Il est toujours là à penser aux autres, et ce, parfois même au détriment de sa propre personne. C’est tout un modèle.»

Philippe Bérubé, fils de Richard

«Richard est un père et un grand-père tellement généreux et dévoué. Il ferait n’importe quoi pour ses enfants et petits-enfants. C’est un homme qui aime sa famille plus que tout.»

Sophie Bérubé, fille de Richard