Quatre tracés à l’étude pour l’Interconnexion Québec – New Hampshire

ÉLECTRICITÉ. Quatre ans après avoir été laissé de côté, Hydro-Québec remet sur la table son projet d’Interconnexion Québec New Hampshire. L’organisme étudie présentement quatre tracés, lesquels contourneraient tous le mont Hereford.

La population et les propriétaires concernés par ce projet d’envergure ont été conviés à une rencontre d’information, tenue hier (3 juin), du côté de Saint-Herménégilde.

Celui-ci vise à accroître la capacité d’échange entre la province et la Nouvelle-Angleterre par la construction d’une nouvelle interconnexion qui permettra de relier les réseaux électriques du Québec et du New Hampshire. Il s’étend de Windsor jusqu’à East Hereford. «Dans le cadre du projet, nous avons élaboré quatre variantes, qui ont pour objectif de contourner le mont Hereford, souligne la conseillère aux relations avec le milieu chez Hydro-Québec, Ginette Cantin. L’objectif demeure de préserver le paysage dans ce secteur et de permettre les usages actuels, comme le vélo, la motoneige et la randonnée. C’est un secteur qui est pas mal développé, alors on voulait s’intégrer et ne pas nuire aux activités déjà en place. On ne voulait pas non plus empêcher le développement de la forêt, un trésor préservé.

Les quatre scénarios proposés touchent des municipalités de la Vallée (Sainte-Edwidge-de-Clifton, East Hereford et Saint-Herménégilde) ainsi qu’une quarantaine de propriétaires, dont le plus grand, l’organisme Forêt Hereford, qui compte 28 lots.

Lors de la rencontre, les propriétaires concernés ont pu en apprendre davantage sur les compensations financières qu’on pourrait leur offrir. La négociation des servitudes de passage et l’inventaire des zones étudiées ont aussi été des sujets abordés. «Nous avons parlé aux élus et à l’Union des producteurs agricoles et personne ne préfère un tracé plus qu’un autre. Voilà pourquoi nous mettons tous les efforts pour prendre le pouls de la population. Ce qu’on souhaite, c’est d’avoir le moindre impact, car l’impact zéro, ça n’existe pas», mentionne Mme Cantin.

Le trajet choisi le sera d’ici la fin de l’été. La construction de la nouvelle ligne, qui nécessitera une nouvelle famille de pylônes, se fera sur une période de deux ans. La mise en service de celle-ci devrait se faire en 2019.

Prudence chez les propriétaires

Le projet d’Hydro-Québec ne semble pas soulever le mécontentement du côté canadien. De l’autre côté de la frontière, la situation est différente. Chez nous, les propriétaires interrogés parlent plutôt de prudence dans ce cas. Jean-Pierre Bessette dit revivre la même expérience qu’en 1986, où une ligne électrique s’était construite sur son lot à Sainte-Edwidge-de-Clifton. «J’aime bien qu’on nous informe. La seule place où ça accroche, c’est que je perds une génération de coupe de bois. J’ai hâte de voir la compensation qu’on m’offrira.

Même son de cloche chez Martial Robidas. «C’est sûr que si le trajet choisi est sur mon terrain, je vais perdre un peu de valeur», dit ce propriétaire de Saint-Malo.

«On est pas mal tous des propriétaires de terres forestières, mais j’imagine que si tu vivais là, tu ne voudrais pas d’un pylône sur ta pelouse», conclut Daniel Raymond.