Quatre groupes de conservation de la nature s’unissent pour créer SOS Mont Hereford

ÉLECTRICITÉ. Si le projet Interconnexion Québec – New Hampshire d’Hydro-Québec est adopté tel qu’il est présenté, cela créera de nombreux précédents environnementaux et en matière de protection des paysages, tranche le nouveau regroupement SOS Mont Hereford.

«On n’est pas né pour un petit paysage», clame l’un des porte-parole du groupe, Christian Simard, lors d’une soirée d’informations tenue mercredi soir à Coaticook et à laquelle ont participé plus d’une quarantaine de curieux. Cette rencontre a d’ailleurs été pilotée par les organismes Corridor appalachien, le Conseil régional de l’environnement de l’Estrie, Nature Québec et le Réseau de milieux naturels protégés.

La création d’une ligne aérienne qui empiéterait dans les terres protégées du mont Hereford préoccupe grandement les membres de cette organisation. «Soyons clairs, nous ne sommes pas contre le projet, indique Jacinthe Caron. Nous sommes contre la façon dont il est présenté actuellement par Hydro-Québec.»

 

Trois enjeux majeurs ont été soulevés par SOS Mont Hereford. D’abord, l’Interconnexion, aux yeux du regroupement, crée un grave précédent en matière de conservation. «Le territoire de Forêt Hereford est issu d’un legs testamentaire [Louise et Neil Tillotson], précise Mélanie Lelièvre, de Corridor appalachien. Avec ses 5600 hectares, c’est le plus grand don de l’histoire du Québec. Si le projet d’Hydro-Québec est accepté tel qu’il est, on est extrêmement inquiet. Ça vient bafouer l’entente de conservation. Il y a conflit. Comment va-t-on répondre à tous les propriétaires qui ont fait des dons s’il y a précédent? Mais aussi, que va-t-on répondre à ceux qui songent en faire?»

Les enjeux de la fragmentation du territoire, les impacts sur les paysages et les activités touristiques ont été discutés. L’ex-président de Tourisme Cantons-de-l’Est, Jacques Robidas, participait à la rencontre. «Je me souviens qu’on avait décrété que nos paysages étaient la richesse #1 de notre région», a-t-il lancé à titre de représentant de l’organisme Paysages estriens.

La demande de SOS Mont Hereford est simple, disent les représentants. «On souhaite qu’Hydro-Québec trouve une solution afin de contourner l’aire protégée et qu’elle respecte les communautés avoisinantes», récapitule la coordonnatrice de Réseau des milieux naturels du Québec, Marilou Bourdages.

La solution de l’enfouissement des fils a alors été soulevée. «Ce qui est bon pour minou est bon pour pitou, image Christian Simard, en mentionnant que cette option a été retenue du côté américain, notamment dans les parcs nationaux. Si on prend la facture totale du projet [des deux côtés de la frontière], l’enfouissement des fils sur les terres protégées du mont Hereford ne correspondrait qu’à 2 % du projet. Ça ne risque pas de couler le projet.»

Roger Beauchemin, un résidant du rang 9, à East Hereford, est du même avis. «On est une région en plein essor, qui fait beaucoup d’effort pour le développement, surtout du côté touristique. Là, avec ce projet, on a un gouvernement, ou plutôt une Société d’État, qui travaille à contresens. On veut tout simplement bien faire les choses», conclut-il.