Quand le cancer s’abat sur le monde agricole
MALADIE. Selon de récentes statistiques, le type de cancer le plus répandu chez les agriculteurs serait celui qui s’attaque à la peau. Pas étonnant lorsqu’on pense au nombre d’heures que ceux-ci passent à être exposés au soleil lors des récoltes.
La terrible maladie ne frappe pas de mille et une façons, mais ce sont souvent les réactions des gens affectés qui diffèrent, soutient la présidente d’honneur du Relais pour la vie et psychologue en milieu agricole, Pierrette Desrosiers. «Dans l’exercice de mes fonctions, je rencontre souvent des agriculteurs aux prises avec le cancer, remarque-t-elle. Disons que ce sont des gens "tough" avec leurs corps. Ils vont poursuivre leur travail, même si la maladie est présente, au risque de mal paraître. Parfois, ils vont très loin dans leur souffrance.»
Et parfois, c’est aussi la conjointe qui en souffre. «Certaines se désolent que leur conjoint ne les accompagne pas dans leurs traitements, en raison du travail à la ferme. Ce n’est pas comme une entreprise privée où les gens peuvent avoir des congés de maladie ou se faire remplacer. La main-d’œuvre est quasi inexistante pour eux.»
S’il y a un message que Mme Desrosiers aimerait lancer aux agriculteurs, c’est bien celui de passer des tests sur une base régulière. «N’ayez pas peur de consulter un dermatologue (spécialiste de la peau). Lorsque ce type de cancer est capté à temps, les chances d’y survivre sont beaucoup plus nombreuses. La prévention s’avère également un bon élément pour combattre le cancer.»
Psychologue… et présidente
En décembre dernier, Pierrette Desrosiers a accepté la présidence d’honneur du Relais pour la vie, qui aura lieu le 31 mai prochain, à Coaticook. «Je me sens réellement interpellée par la cause, car mon père est décédé des suites d’un cancer, indique-t-elle. En tant que psychologue, je vis également cette problématique à travers mes patients.» Celle qui dit avoir été piquée par une aiguille de gramophone étant jeune n’a eu aucun problème à porter le message du Relais pour la vie. «Que ce soit à titre de bénévole, de participants ou même en saluant un survivant, je pense qu’on peut tous contribuer au succès du Relais.»