Qu’advientra-t-il de l’église St.James à Compton?

PATRIMOINE. Quel sort réserve-t-on à l’église St.James de Compton? Le bâtiment religieux a peut-être été vendu à l’homme d’affaires et conseiller municipal de Compton, René Jubinville, mais le comité de sauvegarde du lieu de culte ne veut pas baisser les bras pour autant.

«Depuis 200 ans, ce lieu a toujours eu une vocation publique. Je comprends bien mal que ça devienne un espace privé», avance le président du comité, Jean-Marc Lachance.

Selon lui, il faut trouver des moyens pour sauver l’endroit, qui n’est malheureusement pas cité bâtiment patrimonial. «Bien évidemment, ça complique les choses. Si on ne peut pas sauver l’église, vu son état, il faut que ça demeure un espace public, par respect pour l’histoire. Quant aux pièces qu’on pourrait extraire de l’église, comme les vitraux, il faut les laisser à cet endroit. Au moment où ils sont enlevés et amenés à un autre endroit, ils perdent leur sens.»

Pour le maire de Compton, Bernard Vanasse, il est difficile de se prononcer pour le moment sur ce qui adviendra à l’église. Le premier magistrat et les autres membres du conseil se sont d’ailleurs penchés sur la question, lors d’une séance de travail, le 4 août dernier. Une décision du comité consultatif d’urbanisme est aussi attendue le 11 août, pour savoir si on pourra enlever les vitraux.

L’intérêt d’un homme d’affaires

L’homme d’affaires René Jubinville s’est intéressé à l’endroit après que le promoteur du King’s Hall ait laissé de côté son projet de se porter acquéreur de l’ancien lieu de culte. «Je lui ai demandé si ça le dérangeait si je l’achetais et il m’a donné son accord, se souvient celui qui est aussi conseiller municipal à Compton. Trois jours après, la communauté anglicane m’a offert de l’acheter.»

Celle-ci comprend le bâtiment à l’exception de la cloche, des bancs et de quelques vitraux. Ces œuvres d’art seront ensuite transférées à l’Université Bishop’s, où ils seront protégés et respectés. Une exposition en mémoire de l’église St.James et du King’s Hall devrait ainsi avoir lieu.

Que compte faire M. Jubinville avec sa nouvelle acquisition? «En ce moment, je n’ai pas un projet particulier en tête. Je compte faire appel à un professionnel pour faire une inspection du bâtiment et m’aider à prendre une décision.»

Quant à la levée de boucliers du comité de sauvegarde de l’église St.James, le principal intéressé se demande bien pourquoi on le cible. «Je suis un homme d’affaires. J’ai vu une opportunité et je l’ai saisie. Ça fait trois ans que le bâtiment est à vendre, pourquoi on s’acharne maintenant sur moi?»

Le principal intéressé demeure toutefois confiant que ses démarches aboutissent.