Qu’a-t-on appris du sinistre de janvier 2014?

RÉFLEXIONS. Il y a un an, le centre-ville de Coaticook connaissait l’une des pires crises de son histoire. Inondations, incendies et démolitions de bâtiments ont marqué l’imaginaire de ses habitants et de ceux qui le fréquentent. Quelles leçons peut-on retenir de cette tragédie qui a chassé bon nombre de Coaticookois de leur résidence et commerce?

«Ça fait toujours drôle de marcher au centre-ville et de voir ce trou», raconte le conseiller municipal coaticookois, Luc Marcoux. C’est ce même homme qui a géré la crise, en janvier 2014, en l’absence du maire Bertrand Lamoureux. «Quand on accepte d’être maire suppléant, on s’attend un peu à tout, mais jamais je n’aurais cru "dealer" avec tout ça.»

On le dit souvent à la blague, mais l’une des leçons apprises par les gens de la Municipalité est certainement celle de ne plus reconstruire par-dessus le ruisseau Pratt. «C’était la façon de faire de l’époque», dit simplement M. Marcoux.

Ce dernier encense du même coup les employés municipaux ainsi que ceux des services d’urgence. «Malgré tous les dommages, je pense qu’on peut retenir de quoi de positif. Nous sommes maintenant mieux outillés pour faire face à ce genre de crise», estime-t-il.

La Ville de Coaticook a également fait l’achat de stations hydrométriques pour connaître le débit du ruisseau Pratt. Elles ont été installées sur le petit cours d’eau ainsi qu’au lac Norton, du côté des États-Unis. «On aura une meilleure lecture de ce qui s’en vient. On évite ainsi les gens d’être évacués à la dernière minute, les pieds dans l’eau.»

Des citoyens et des commerçants à la rue

Les inondations et l’incendie ont jeté à la rue neuf locataires au centre-ville de Coaticook. Leur logement détruit, ils ont dû se retrouver une nouvelle demeure. Le coordonnateur des services de maintien à domicile et de dépannages au Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook, Patrick Morin, se souvient de cet épisode comme si c’était hier. «Grâce à l’aide de la population, nous avons pu amasser des meubles, des denrées et de l’argent pour aider tout ce monde. Le téléphone ne dérougissait pas. Ils ont tous été pris en charge par la Croix-Rouge. Nous sommes très fiers de pouvoir dire qu’ils ont tous retrouvés un appartement rapidement, et ce, à Coaticook ou à l’intérieur de la MRC.»

Chez les commerçants affectés, on a senti une certaine solidarité. «On vivait tous un peu la même chose, explique la propriétaire de Gaétane Fleuriste, Julie Vaillancourt. Je pense qu’il n’y avait pas personne qui ne voulait pas repartir en affaires rapidement.»

Chacune des places d’affaires s’est retrouvé une adresse tout de même rapidement. «Ça dépend de quel côté on se place pour dire ça, remarque plutôt Mme Vaillancourt. Pour moi, j’ai trouvé ça très long.»

Si elle avait une leçon à tirer de ces tristes événements, quelle serait-elle? «Ne jamais remettre ce qu’on peut faire aujourd’hui au lendemain. J’avais beaucoup de paperasse à faire, la veille de l’incendie, comme pour faire l’inventaire. Je regrette de ne pas l’avoir fait, car ça m’aurait été utile pour les assurances par la suite.»

L’avenir qu’on réserve à cet espace laissé vacant au centre-ville, sur la rue Child, demeure toujours en suspens. Toutefois, le premier magistrat de Coaticook, Bertrand Lamoureux, lèvera le voile sur ce sujet lors de son allocution au Souper du maire, le 28 janvier.