Présidence de la conférence de la FAO: « une expérience exceptionnelle » pour la ministre Bibeau

POLITIQUE. Présider la 43e conférence de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui s’est tenue du 1er au 7 juillet dernier, à Rome, en Italie, a été une « expérience exceptionnelle » pour la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau.

L’événement, qui survient tous les deux ans, n’est certes pas banal. Il rassemble tout près de 200 pays et aborde un thème différent lors de chaque rendez-vous. Celui de 2023 était l’accès à l’eau et sa gestion. 

« On y a aussi parlé d’insécurité alimentaire, rajoute celle qui est devenue la deuxième femme à agir à titre de présidente et la première ministre à le faire dans l’histoire de cette organisation. Comment fait-on pour nourrir tout le monde avec une population qui ne cesse de grandir, alors qu’on est aussi aux prises avec une crise climatique, des conflits et une guerre également? »

Dans ses fonctions, l’élue a dû également afficher une entière neutralité, chose qui n’a pas toujours été facile, avoue-t-elle. « Tout le monde sait que je viens du Canada. Sa position est tranchée et connue sur plusieurs sujets. Pour cette conférence, c’était ma sous-ministre ou l’ambassadrice qui était la voix du Canada. Pour ma part, je devais être d’une neutralité la plus impeccable possible. »

« Présider un tel rassemblement, c’est comme le faire dans une assemblée générale d’un organisme, mais imaginez-vous le faire avec plus de 500 personnes d’un peu partout sur la planète, poursuit Mme Bibeau. La procédure est assez formelle. Il fallait parfois ramener à l’ordre certains représentants. Il fallait aussi donner le même temps de parole aux participants et éviter que ça dérape. À la fin, il a aussi fallu arriver à un rapport auquel tout le monde adhère. Ça n’a pas été évident. Quand tu as 185 pays, c’est difficile de trouver l’unanimité, mais on y est arrivé. »

Cette expérience a permis à l’élue de « sortir de sa zone de confort ». « J’ai certainement pu développer davantage mes compétences en matière de diplomatie internationale, relate-t-elle. J’y suis allée un apprentissage à la fois. Au final, on m’a dit que j’avais accompli ma tâche avec grâce et efficacité. »