Politique de déneigement: un rare vote demandé au conseil de Coaticook

HIVER. Dans la révision de la politique de déneigement, le conseiller municipal coaticookois, Raynald Drolet, souhaitait permettre aux employés de sortir un peu plus souvent les fins de semaine afin de nettoyer les trottoirs. Cette demande d’«assouplissement» a même mené à un vote des élus lors de la réunion de février, une situation assez rare lors des assemblées du conseil municipal.

Même si ses cinq autres collègues autour de la table ont voté en faveur de ce qui leur avait été précédemment présenté, M. Drolet ne regrette pas son geste. «C’est une question de principe pour moi, avoue-t-il. Je voulais simplement être honnête avec les électeurs. Je n’aurais pas eu la conscience tranquille de voter pour cette politique.»

Précisément, la politique de déneigement, telle qu’on la connaît, permet aux déneigeurs d’effectuer leur travail sur les trottoirs de la municipalité lorsqu’il tombe plus de cinq centimètres de neige en semaine. Les week-ends, une accumulation de plus de 15 centimètres est nécessaire pour que les chenillettes effectuent leur travail.

«Ce n’est pas parce qu’on est la fin de semaine que les gens ont moins besoin d’utiliser les trottoirs, se désole Raynald Drolet. Je trouvais qu’on desservait vraiment mal une clientèle, peut-être plus âgée. Pour ces gens-là, le fait que les trottoirs soient déneigés, c’est peut-être la différence entre sortir et rester à la maison.»

De son côté, le maire de Coaticook, Bertrand Lamoureux, a cité des raisons économiques pour expliquer son choix. «On est cependant conscient que certaines mesures peuvent causer des désagréments», indique-t-il. Afin de bien mesurer les impacts, les élus procéderont à une réévaluation de la politique de déneigement pour en arriver à une révision pour l’hiver 2017-2018.  Rappelons que la nouvelle politique de déneigement a été adoptée en 2015.

Un fait rare, mais sain, juge l’ex-maire Langevin

Demander un vote en pleine séance du conseil municipal n’est pas arrivé souvent, au souvenir de l’ex-maire de Coaticook, André Langevin. «C’est un fait rare, mais sain dans l’exercice de la démocratie», admet celui qui a été premier magistrat de 1983 à 2005.

À l’époque, M. Langevin préférait débattre des idées lors des soirées préparatoires au conseil pour ensuite faire front uni devant les citoyens. «Ça évite du tiraillement face à la population. Ça devient toujours un peu plus délicat lorsque les membres du conseil ne s’entendent pas.»

L’ex-maire se souvient d’une décision où la majorité des membres du conseil s’étaient opposés à son désir. «C’était lors d’un renouvellement de convention collective des policiers [lorsqu’il y avait une Régie municipale en place]. J’avais alors respecté leur décision.»

Et c’est ce que compte également faire le conseiller Raynald Drolet, dans le dossier de la politique de déneigement.