On parle de relève agricole à Coaticook

AVENIR. Qui a dit que le volet agricole n’intéressait pas les étudiants? Malgré certaines difficultés en ce qui concerne la relève, une centaine de jeunes passionnés d’agriculture se sont donné rendez-vous au Centre communautaire Élie-Carrier à l’occasion d’un colloque sur cette thématique.

L’activité, proposée par le Syndicat de la relève agricole de l’Estrie, a eu lieu le 26 janvier dernier.

L’un des organisateurs du rendez-vous, Maxime Lafond, ne se fait de cachette. «Oui, trouver de la relève pour ceux qui évoluent dans le monde agricole, c’est difficile, avance le jeune homme de 22 ans. Mais, il y a de plus en plus d’outils qui agissent comme traits d’union entre les entreprises et ceux qui sont prêts à s’investir. Ce sont des banques de terres, comme on les appelle.»

Selon celui qui travaille également à la Ferme Fontabel du côté de Weedon, ces outils seront de plus en plus utilisés. «Il y a de plus en plus d’inscriptions dans les écoles qui proposent des programmes reliés à l’agriculture. Et ce qu’on voit de plus en plus, ce sont des jeunes qui ne sont pas nécessairement issus de familles d’agriculteurs. Le retour à la terre est, disons, très tendance.»

Sa copine, Maude Fontaine, voit d’ailleurs ce phénomène prendre de l’ampleur. «On voit que ça intéresse davantage les jeunes, mentionne cette membre du Syndicat de la relève agricole de l’Estrie. Quand on assiste à des activités portes ouvertes, on voit que d’être leur propre patron, avoir une vie familiale près de l’entreprise qu’il gère, ça devient très intéressant pour eux.»

Le succès de la série «L’amour est dans le pré» n’est pas étranger non plus à cette recrudescence des inscriptions, aux dires de Mme Fontaine.

N’empêche, les défis sont multiples lorsqu’on décide de se porter acquéreur d’une entreprise agricole. «Surtout lorsqu’il s’agit d’une ferme d’une taille importante», rajoute Mado Bernier.

Cette dernière travaille depuis quatre ans aux Vallons maraîchers, du côté de Compton. Les propriétaires de cet endroit songent déjà à trouver une relève, même si celle-ci se fait rare. La possibilité d’être à la tête d’une telle entreprise plaît à l’employée, mais l’effraie en même temps. «À la base, on parle d’une grande boîte, avance-t-elle. C’est difficile de s’attaquer à aussi gros, surtout si c’est ta première expérience en gestion. Ça peut mettre des freins à plusieurs. Non seulement il faut être spécialisé dans la culture de bon nombre de variétés de légumes, mais il faut aussi connaître tous les aspects de gestion de personnel, des clients et de la comptabilité.»

D’où l’importance d’une bonne éducation derrière les bancs d’école et sur le terrain, précise Maxime Lafond.

Un bel avenir

Les personnes interrogées lors du forum se prédisent pratiquement toutes un bel avenir dans le domaine agricole.  

«J’aimerais bien participer à la perpétuité de l’entreprise», note Maude Fontaine.

Et qu’en est-il de sa collègue? La verra-t-on à la tête des Vallons maraîchers? «L’idée m’intéresse, mais certainement pas tout de suite. C’est trop gros pour moi. Je le vois comme un défi d’équipe», explique la femme de 31 ans.