«Oh la vache!» obtient l’argent au volet canadien d’Expo-sciences
COMPTON. Après avoir fasciné la communauté scientifique lors des étapes régionale et québécoise d’Expo-sciences, le projet «Oh la vache!», piloté par Eliane Bolduc, de Compton, et son amie Émilie Bertrand, s’est mérité l’argent dans la catégorie «Prix d’excellence – senior», lors du volet pancanadien du concours. Les deux étudiantes du collégial du Séminaire de Sherbrooke ont été fort surprises de voir leur travail acharné être récompensé. «Juste de se rendre à cette étape, c’était réellement exceptionnel, lance Eliane. On ne pensait pas gagner, alors la surprise était très grande.» En plus de cette récompense, elles ont aussi mis la main sur 10 500 $ en bourses provenant de diverses universités au pays. Dépister la mammite Le projet «Oh la vache!» est en fait un procédé de dépistage de la mammite, une inflammation bactérienne des mamelles chez les bovins. Le producteur laitier a plus de pouvoir qu’il ne pourrait le croire sur cette maladie, qui est d’ailleurs la principale raison pour laquelle les agriculteurs conservent plusieurs antibiotiques dans leur pharmacie. Grâce à leurs démarches, les étudiantes proposent des traitements subcliniques et présymptomatiques. «Ça fait environ cinq ans que je développe cette technique, raconte Eliane, une passionnée de médecine vétérinaire. Au départ, ce qui me frustrait le plus, c’était le manque de ressources et de connaissances dans ce domaine. Je trouvais aussi les délais un peu trop longs pour obtenir les résultats. J’ai alors développé ma propre version, qui donnait de bons résultats.» Cette version a d’abord été son projet intégrateur à l’intérieur de son cours, puis a été présentée au concours d’Expo-sciences. En plus d’avoir développé un test accessible pour les agriculteurs, sa collègue a également chiffré les pertes qu’ils pourraient encourir si on n’en traite pas les animaux. «À son sommet de lactation, une vache possiblement atteinte d’une mammite symptomatique peut encourir des pertes allant jusqu’à 1100 $, souligne Eliane. Si on dépiste la mammite plus tôt, l’animal pourra toujours être en production laitière lors de son sommet. Si la mammite est présente, il se peut qu’elle soit moins productive. Dans des cas plus extrêmes, l’animal pourrait même décéder.» «Ultimement, l’agriculteur constate un gain économique et, parallèlement, ses vaches montreront un indice-bonheur supérieur», rajoute-t-elle. La prévention permet aussi de garder le nombre de globules blancs à un bon niveau, ce qui donne des points supplémentaires quant à la qualité du lait, et, ultimement, des bonus de qualité. Le projet «Oh la vache!» pourrait avoir une seconde vie alors qu’Eliane poursuivra ses études en médecine vétérinaire du côté de Saint-Hyacinthe. «En ce moment, je ne sais pas ce qui va arriver avec le projet, mais une chose est sûre, c’est que j’aimerais bien le ressortir lors de mes études universitaires et, pourquoi pas, le présenter à l’Ordre des vétérinaires. Ça pourrait être un outil fort intéressant à offrir à la province au complet», raconte celle qui a convaincu son père, de la Ferme JF Bolduc, à l’utiliser au cours des dernières années.