«Mémoires vivantes»: un véritable trésor historique

Des jeunes qui sèment la police en patins lors d’une tempête qui a recouvert Coaticook de glace. Des grands-mères qui jouent les entremetteuses. Des curés qui dénoncent en pleine chaire les fabricants d’alcool en pleine période de prohibition. Il s’en est passé des choses dans la Vallée au cours du dernier siècle. Grâce au projet «Mémoires vivantes», ces souvenirs sont maintenant racontés par ceux qui les ont vécus.

Après avoir tenu de nombreux concours de photographie et avoir ficelé la Voie des pionniers, la Table de concertation culturelle de la MRC de Coaticook frappe un autre grand coup avec la présentation de ce coffret DVD d’une durée de plus de six heures. Lors du lancement du 2 décembre dernier, la présidente de l’organisme, Michèle Lavoie, a rappelé la genèse du projet. «Il a pris naissance en 2010, se souvient-elle. On s’est vite rendu compte qu’il y avait des gens qui nous quittaient et qui apportaient avec eux de grands souvenirs. On a voulu créer une plateforme pour conserver leurs histoires, d’où l’idée d’un enregistrement.»

Au total, 76 personnes des 12 municipalités de la MRC ont été interviewées dans le cadre de ce projet d’envergure. La captation de ces souvenirs a été confiée au réalisateur Stéphane Lafrance. «Sur 35 heures d’enregistrement, on a conservé 6 heures 44 minutes de matériel, dit-il précisément. Ce fut un privilège d’entendre leurs récits et de pouvoir les partager avec les générations futures.»

Le coffret «Au film de notre histoire» touche la vie rurale des années 1900-1950. De nombreux témoignages y figurent, dont celui de Paul Bessette. «J’habite Waterville depuis 76 ans, mentionne-t-il fièrement. C’est mon grand-père qui s’était établi ici en quête d’une terre.»

Pour sa part, Roland Lavigne dit être sidéré par les changements vécus par le monde agricole au cours des dernières décennies. «On était pas gros à Saint-Venant, mais il y avait tout de même une quarantaine de producteurs laitiers dans les années 1940. Aujourd’hui, ils ne sont que deux, mais ils sont plus gros.»

Saviez-vous que pour «guérir» des oreilles bouchées, les grands-pères soufflaient de la boucane de pipe dans cette partie du corps?

«L’argent, c’était pour faire instruire les garçons, souligne Élianne Mayotte Tremblay, de Dixville. Les jeunes filles, elles, se mariaient, puis c’était fini.» Que les temps ont changé!

Les gens qui désirent se procurer le coffret «Mémoires vivantes» peuvent le faire en composant le 819 849-9166, poste 31, ou par courriel, au tccc@mrcdecoaticook.qc.ca. Il se vend au coût de 45 $.