«Ma ceinture de sécurité m’a sauvé la vie»

TÉMOIGNAGE. Sans sa ceinture de sécurité, Jean-Michael Champeau ne serait peut-être plus de ce monde. Victime d’un grave accident de la route il y a quelques jours, l’adolescent de 17 ans urge maintenant ses amis à toujours s’attacher en voiture, et ce, peu importe la durée du périple.

Tout a commencé alors que le jeune homme s’apprêtait à se rendre à ses cours, à l’école secondaire La Frontalière, le 9 juin dernier. Selon son témoignage, un autre automobiliste, à sens inverse, s’approchait dangereusement de la ligne séparant la route 206, entre Sainte-Edwidge-de-Clifton et Saint-Malo. «Plus je le fixais et plus il se dirigeait vers ma voie, se souvient-il. C’est là que j’ai commencé à paniquer. J’ai attendu jusqu’à la dernière minute pour faire quelque chose, car j’étais certain qu’il allait se tasser. Quand j’ai remis les yeux sur la route, c’est là que j’ai su que je m’en allais dans le fossé.»

Jean-Michael a en effet dévié de sa trajectoire pour éviter l’impact. «J’ai mis mes mains devant moi avant l’impact, pour me protéger, poursuit ce finissant de La Frontalière. Je pensais que ma voiture allait s’arrêter, mais j’ai poursuivi ma route sur une distance de 250 pieds avant de frapper une calvette. Avant de frapper le mur, j’étais sûr que j’allais mourir. J’ai vu ma vie défiler au complet en l’espace de quelques secondes. Je me disais que j’aurais dû régler certains problèmes, car je n’allais pas m’en sortir. Quand je l’ai frappé, c’est à ce moment-là que j’ai su que j’étais encore vivant.»

Le jeune homme s’est alors retrouvé dans une fâcheuse position. «Je me suis détaché et il a fallu que je grimpe pour ouvrir l’autre porte [côté passager]. Quelqu’un est venu à mon secours et m’a dit que j’avais l’air mal en point. J’ai été ébranlé par le coussin gonflable, alors je ne me rendais pas trop compte de ce qui m’arrivait à ce point.»

Le bon samaritain, qui s’est avéré être André Desrosier, avait bien raison. En plus de quelques brûlures causées par la ceinture de sécurité et des douleurs à l’abdomen, Jean-Michael avait une plaie ouverte au genou. «Ça saignait beaucoup et on voyait la rotule, précise-t-il. J’avais aussi un muscle de déplacé, mais aucune fracture. J’ai été chanceux dans ma malchance.»

«J’ai eu peur de perdre mon fils»

Apprendre que son fils a eu un accident de voiture peut chambouler la vie d’une mère. «On m’a appelé pour me dire qu’il avait eu un accident, qu’il avait mal au genou, mais qu’il était correct, signale Lisa Martin, la maman de Jean-Michael. Je m’attendais seulement à un simple accrochage, mais, quand j’ai vu sa voiture, je n’y croyais même pas. J’ai eu peur de perdre mon fils. Je peux m’imaginer seulement une infime partie de ce qu’un parent peut ressentir lorsque son enfant perd la vie dans un accident d’auto.»

D’ailleurs, le carrossier Stéphane Devost s’est lui-même questionné à savoir comment une personne a pu survivre à un tel impact après avoir vu la voiture.

L’importance du port de la ceinture

Après avoir vécu cette aventure, Jean-Michael Champeau rappelle l’importance du port de la ceinture de sécurité à qui veut l’entendre. «Dans mon cas, c’est la ceinture de sécurité qui m’a sauvé la vie. À la vitesse que j’allais et à après avoir encaissé le choc de l’impact, c’est certain que si je n’étais pas attaché, j’aurais été éjecté de ma voiture et les chances de m’en sortir auraient été presque nulles.»

«C’est sûr que maintenant, j’en parle à mes amis, rajoute-t-il. Même si tu vas seulement au dépanneur, attache-toi. On ne sait jamais qu’est-ce qui peut arriver. Et je me rends compte que lorsque ça arrive à quelqu’un qu’on connaît, le message est encore plus fort.»

Le jeune conducteur sera-t-il plus craintif lorsqu’il reprendra le volant à l’avenir? «C’est certain que je serai plus nerveux, dit-il avec aplomb. Mais, ça ne me fera pas peur.»