Loi interdisant les jeunes de moins de 14 ans de travailler: des impacts considérables pour deux commerces de Coaticook
ÉCONOMIE. Au cours des derniers jours, les ados âgés de 14 ans et moins ont dû dire adieu à leur boulot. Le projet de loi 19 du gouvernement du Québec touche durement deux commerces de la région de Coaticook, le supermarché IGA ainsi que le Home Hardware, lesquels perdent près d’une quinzaine de jeunes employés.
« Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, c’est un gros coup qu’on doit encaisser. Ça fait mal », admet le propriétaire du IGA de Coaticook, Dominic Arsenault.
Dernièrement, l’entrepreneur a dû remercier 13 de ses employés. « Ça représente 10 % de mon effectif sur le plancher, note-t-il. C’était des jeunes matures, formés et complètement autonomes, qui aimaient travailler. Je trouve ça très dommage d’avoir eu à leur annoncer ça. »
« Cette loi du gouvernement est un véritable non-sens », avance Guillaume Côté, du Home Hardware de Coaticook.
Le nombre d’employés visé est peut-être moins grand qu’à l’épicerie, mais les impacts sont tout aussi importants, selon ses dires. « Ce qui est vraiment plate, c’est que la nouvelle tombe alors que j’ai d’autres employés qui ont décidé de quitter. Tout ça arrive alors qu’on est en plein été, qui est notre grosse saison. »
« Je suis super déçu parce qu’au final, la décision aura des répercussions sur nos clients. Il me manque d’employés, alors je suis obligé de couper dans mes heures d’ouverture. Par exemple, le samedi, je serai ouvert uniquement le matin, de 8 h à 13 h. »
Même constat chez le supermarché IGA, qui a dû fermer ses portes pour une rare fois à l’occasion du congé de la Fête nationale.
GOUVERNEMENT CRITIQUÉ
Dominic Arsenault ne mâche pas ses mots quand vient le temps de critiquer le gouvernement en lien avec cette loi qui empêche les jeunes de moins de 14 ans d’occuper un emploi. « Je trouve bizarre qu’un gouvernement qui a de la misère à gérer ce qui se passe en éducation et en santé vienne me dire comment gérer ma propre business et qui engager », peste-t-il.
« Pourquoi avoir également ciblé l’été comme point de départ de la loi? Ça ne nous donne pas beaucoup de temps pour nous revirer de bord », ajoute M. Arsenault.
Ce dernier dit s’être entretenu avec la députée de Saint-François, Geneviève Hébert, à ce propos. « Elle n’avait pas trop de réponses à me donner. Elle disait que les accidents de travail étaient à la hausse et que le gouvernement voulait les prévenir. De mon côté, je n’ai pratiquement jamais eu d’accidents sur mon plancher, tant chez mes jeunes que chez les autres employés. On fait beaucoup de prévention. »
Le propriétaire du IGA Coaticook signale également que ses plus jeunes employés ne travaillent que de 8 à 15 heures chaque semaine. « On est un employeur conciliant et on s’engage toujours à favoriser la réussite scolaire de nos jeunes », note-t-il.
Ses 13 employés ont tous reçu la promesse qu’ils seront réembauchés lorsqu’ils auront 14 ans. Leur ancienneté, aussi courte soit-elle, sera aussi respectée.
Notons que les enfants âgés de 13 ans et moins peuvent tout de même conserver un petit boulot, comme garder des bambins, faire de l’aide aux devoirs ou encore être moniteur dans une colonie de vacances.