L’inflation touche aussi le milieu agricole à Coaticook

AGRICULTURE. À l’image de tous les consommateurs, les producteurs agricoles sont eux aussi frappés de plein fouet par l’inflation. 

« Tout coûte de plus en plus cher, lance le président de l’Union des producteurs agricoles de Coaticook, Philipp Stirnimann. Même avant qu’on parle de ce phénomène au printemps, on s’en est rendu compte dès l’an dernier. Tout ce qui touchait à la mécanique, aux engrais, aux produits d’arrosage, tout avait augmenté. Même quand les gars sont retournés dans les champs au printemps, disons que le diesel n’était pas donné. »

M. Stirnimann a cependant été frustré lorsqu’un analyste s’en est pris à la hausse du prix du lait, la qualifiant « de plus ou moins justifiée ». « J’aurais voulu l’inviter sur ma ferme, lui faire le tour de tout ce que je dois acheter pour qu’il puisse boire son lait. Et voir à quel point tout ce dont j’avais besoin avait augmenté de 50 %, 100 % et même 200 %. Une hausse de 8 % du prix du lait était amplement justifiée à mon avis. »

La hausse du taux d’intérêt est ce que devrait craindre la grande majorité des agriculteurs, aux dires du président de l’UPA de Coaticook. « C’est vraiment critique pour le monde agricole. Quand on fait des investissements, ce sont de gros montants. On parle de bâtisses, d’étables, de machinerie et de lots de terrains. Disons que ça nous stresse un peu. On espère bien que ça se stabilise et qu’on n’atteindra pas des taux qu’on voyait dans les années 1980. Ça ferait vraiment mal et ce serait catastrophique. En général, c’est un peu plus difficile pour nous, mais on réussit quand même à tirer notre épingle du jeu », résume-t-il.

DES PRODUCTIONS EN MONTAGNES RUSSES

Contrairement à l’été dernier où le temps avait été des plus secs, la saison estivale a été le théâtre de nombreux épisodes de précipitations. « Pour certaines cultures, comme les céréales, ç’a été un peu plus difficile. Heureusement, avec le beau temps qu’on a ces derniers jours, ça peut aider. On en profite, car on en a besoin encore pour quelques semaines, le temps de terminer les récoltes », insiste Philipp Stirnimann.

Côté foin, la qualité était un peu moindre dans les champs, mais la quantité y était. Pour le blé, « ç’a été une bonne année ».  

« On a aussi redonné certains droits de production aux producteurs laitiers », laisse-t-il entendre.

Selon le président de l’UPA de Coaticook, il faut que ça continue de bien aller dans tous les secteurs. « Chaque fois que tu as un producteur en moins, tu diminues ta production. J’aime aussi dire que ça enlève une tablette dans ton garde-manger », image-t-il.

PROJETS À VENIR

L’Union des producteurs agricoles de Coaticook travaille sur plusieurs projets. En collaboration avec la MRC de Coaticook, le regroupement participe à l’élaboration du Plan régional des milieux humides et hydriques, lequel devrait être déposé en 2023. Les agriculteurs ont d’ailleurs été consultés au courant de l’été.

L’organisme est aussi l’un des partenaires financiers d’un projet du Centre d’initiatives en agriculture de la région de Coaticook (CIARC). « On veut voir s’il est possible de valoriser nos fumiers, notre purin et en faire du gaz, une source d’énergie. C’est ce qu’on appelle la biométhanisation », explique Philipp Stirnimann.