L’état de santé du lac Lyster scruté à la loupe

ENVIRONNEMENT. L’Association des résidents de Baldwin Mills (ARBM) pilote actuellement un projet qui a pour but de dresser l’état de santé du lac Lyster.

Le dernier bilan du genre a été fait en 2005. La situation a certainement évolué depuis ce temps, avance le président de l’organisme, René Dubois. «Il nous semblait donc important de dresser un nouveau portrait», lance-t-il.

L’étude réalisée il y a onze ans dévoilait la présence de plantes exotiques envahissantes, comme le myriophylle à épi, le potamot à larges feuilles, le potamot crispé ainsi que l’élodée du Canada. «Ça, c’était en 2005, rajoute Gérard Beaulé, un membre de l’ARBM. On veut connaître les problèmes actuels de notre lac afin de mettre en place un autre plan d’action. On veut savoir sur quel clou frapper.»

«On a un beau lac, mais on voit que ça commence un peu à pencher vers un côté un peu moins intéressant, signifie M. Dubois. Même si notre plan d’eau est très profond et que ça peut prendre du temps avant de voir un problème, on veut agir avant qu’il ne soit trop tard.»

Depuis quelques années, les propriétaires riverains rencontrés sont à même de constater la présence d’un plus grand nombre de plantes et une eau parfois brouille. Ces phénomènes sont intimement liés à la construction de nouvelles résidences. «Les gens font de plus en plus attention, mais les travaux peuvent entraîner des particules de sol vers le bassin versant et, finalement, vers le lac, précise la coordonnatrice de projets au COGESAF, Julie Grenier. Les nutriments s’agrègent après les particules et, une fois dans l’eau, deviennent disponibles pour les plantes. Quand il y a prolifération, c’est un indicateur de l’eutrophisation du lac. C’est normal d’en avoir, mais quand on a un surplus, c’est là que ça devient inquiétant. En quelque sorte, c’est un peu la malbouffe du lac.»

La présente étude s’effectuera jusqu’en septembre prochain. Le projet caractérisera les herbiers et l’état trophique du lac. Il en coûtera quelque 18 000 $ pour le réaliser. Déjà, la Ville de Coaticook (6000 $) ainsi que la MRC de Coaticook, via son Fonds des cours d’eau (5000 $), ont annoncé leur participation financière.

Revégétalisation des berges

Il y a trois ans, l’Association des résidents de Baldwin Mills avait entrepris son projet de revégétaliser les berges du lac Lyster. 90 % des propriétaires riverains ont été visités et la grande majorité d’entre eux ont participé à l’effort. «Une centaine d’arbustes ont été plantés et on voit une grande amélioration», fait savoir Jean-Guy Desfossés, un membre de l’organisme.

L’aménagement d’une bande riveraine deviendra-t-il un jour obligatoire comme c’est le cas dans d’autres régions? «C’est dans le spectre du possible», souligne le président de l’association, René Dubois.

Sentinelles à l’œuvre

En marge de la crise des cyanobactéries qui a frappé le Québec il y a une dizaine d’années, le ministère de l’Environnement avait mis beaucoup d’efforts pour contrer la percée des algues bleues. Maintenant, on sent une tangente inverse, déplore la coordonnatrice de projets au COGESAF, Julie Grenier. Voilà pourquoi une patrouille de sentinelles a été créée pour chaque cours d’eau dans la région. «On a mandaté une personne par plan d’eau pour la surveillance. Lorsqu’on voit les algues bleues ou leurs fleurs, on le signale au ministère afin de lui rappeler qu’il s’agit d’une problématique encore bien vivante.»