L’Estrie se concerte pour lutter contre la maltraitance aux aînés

SOCIÉTÉ.Pour une cinquième année de suite, les partenaires de la Concertation estrienne contre la maltraitance des personnes aînées lancent une série d’activités visant à sensibiliser la population à ce fléau.

Ces activités (brunch, kiosques d’information, rassemblement, pièce de théâtre, causerie, etc.) culmineront par la Journée mondiale de lutte contre la maltraitance des personnes aînées le mercredi 15 juin.

«En 2016, la maltraitance toucherait entre 4 % et 7 % des Canadiens de 65 ans et plus, soit entre 4000 et 7000 aînés de chez nous», s’empresse de dire Sylvie Quenneville, directrice adjointe du programme de soutien à l’autonomie au CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Plus de 14 000 rubans mauves et cartons d’information seront distribués dans le cadre de cette campagne. Ces outils, comme le signale Paul Martel, coordonnateur régional pour contrer la maltraitance des personnes aînées de l’Estrie, vont procurer aux aînés des indices pour reconnaître la maltraitance et s’en sortir.

Réunis en point de presse dans les locaux de Sercovie, les principaux intervenants concernés par cette lutte ont d’ailleurs prononcé solennellement les lignes directrices de la charte de la bientraitance. «On veut faire connaître la charte à tous nos employés et à nos bénévoles. On va solliciter toutes les organisations du milieu. Les institutions pourront appliquer cette charte sur une base volontaire», d’émettre Paul Martel.

«Nous sommes réellement désireux d’appliquer une politique contre la maltraitance, reprend Sylvie Quenneville. Nous souhaitons mettre en place des mécanismes pour réagir efficacement lorsque des cas seront détectés. Pour ce faire, nous nous engageons à offrir une formation complète à nos employés dans le but d’être en mesure de poser des diagnostics précoces.»

«Intentionnelle ou pas, la maltraitance envers les personnes aînées peut être psychologique, matérielle ou financière, physique, sexuelle ou être en lien avec la violation de leurs droits», exprime Sylvie Quenneville.

Cette dernière mentionne que le Centre universitaire intégré de santé et de services sociaux de l’Estrie (CIUSSS de l’Estrie – CHUS) exerce un leadership exemplaire pour contrer la maltraitance aux aînés sur son territoire.

Incidemment, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS a adopté un plan d’action le 3 juin dernier. Ce plan comprend une politique qui tient compte de la formation pour le personnel, l’identification de responsables en matière de lutte contre la maltraitance dans chaque réseau local de services et des outils cliniques pour prévenir et intervenir dans ce genre de situation.

Vibrant témoignage

Gaston Michaud, bien connu pour son dévouement à titre d’aidant naturel, y est allé d’un vibrant témoignage pour décrire à quoi peut ressembler la maltraitance chez les aînés. Pendant 10 minutes, il a raconté ce qu’a vécu une personne de la région qui requiert l’anonymat. Père d’un fils de 52 ans qui a des problèmes de santé mentale et qui consomme de la drogue, ce dernier a vécu tout un calvaire.

À maintes reprises, cet homme est venu en aide à son fils pour des dettes accumulées. Au fil des ans, son fils a presque tout grugé ses économies. Tant et si bien, qu’il commençait à penser à l’idée de vendre sa maison.

L’homme a notamment été frappé durement par son fils parce qu’il refusait de lui verser 5000 $.Ne voulant pas dénoncer son fils unique, cet homme a cependant dû se résigner à poser ce geste.

Dans son témoignage, Gaston Michaud souligne que cet homme est allé frapper à la porte de DIRA-Estrie. Grâce à cet organisme, il a pu prendre les bonnes décisions.