Les Vallons maraîchers célèbrent 20 années de récoltes

AGRICULTURE. Les Vallons maraîchers soufflent 20 bougies cette année. De la cueillette d’une toute petite fraise des champs qui marqua le début de cette grande aventure jusqu’aux dernières récoltes automnales, les propriétaires de l’une des plus importantes entreprises en frais de production de fruits et de légumes de la Vallée se remémorent les grands moments de leur histoire.

Josée Gaudet et Jacques Blain se sont portés acquéreurs de ces terres du chemin Hyatt’s Mills, à Compton, au milieu des années 1990. «À l’origine, ce n’était que des champs de foin. Il n’y avait rien qui existait là. On est vraiment parti de zéro», se remémorent les propriétaires.

Bien qu’elle ait réalisé des études en psychologie et en gérontologie à l’Université de Sherbrooke, Josée Gaudet a toujours occupé un travail relié à l’agriculture. «Quand je n’avais pas de cours, je travaillais au verger ou encore à la ferme Sanders [voisin des Vallons]. C’est d’ailleurs à cet endroit que j’ai rencontré Jacques. Un jour, on était sur une planteuse et il est allé ramasser une fraise dans le champ, la seule qui y poussait d’ailleurs. C’est un peu comme ça que notre aventure a débuté. Il m’a parlé de son projet et je lui ai demandé s’il avait besoin d’un partenaire. Il a accepté.»

Les deux tourtereaux se sont donc lancés dans le domaine de l’agriculture biologique. «En faisant mon stage à la ferme Sanders, ça m’a convaincu que le projet de ferme maraîchère était un projet de vie qui m’intéressait», mentionne l’agronome de formation.

«Au départ, on s’est associé avec nos voisins [ferme Sanders], car on n’avait pas les reins assez solides, poursuit M. Blain. On a eu une très bonne collaboration. On a également partagé la machinerie et certains aspects de la mise en marché. Russell [Pocock] et Thérèse [Shaheen] ont été de réels mentors. Ils nous ont donné un sérieux coup de pouce pour débuter.»

Après une année de collaboration, les agriculteurs ont pu voler de leurs propres ailes. «Le marché bio a grandi et on a pu bénéficier de nombreuses opportunités», souligne Jacques Blain.

En 1999, les propriétaires des Vallons maraîchers ont également formé un regroupement de producteurs biologiques appelé Symbiosis. «En se regroupant, on a été capable de percer le marché des grandes chaînes d’alimentation, expliquent-ils. Avec des producteurs du Lac-Saint-Jean, de Farnham et de Sainte-Anne-de-la-Pérade, on a pu avoir accès à une diversité et un volume de production.»

Les Vallons maraîchers sont aussi l’hôte d’une aspergeraie biologique de six acres, l’une des plus grandes au Québec.

La fierté d’être à Compton

Depuis qu’ils s’y sont installés il y a plus d’une vingtaine d’années, Jacques Blain et Josée Gaudet ne voudraient plus quitter Compton pour tout l’or du monde. «Jamais je ne partirais d’ici, s’exclame Mme Gaudet. Tu ne peux pas trouver un meilleur endroit pour vivre. Les gens sont si accueillants.»

«On vit un tel dynamisme, les gens ici sont de vrais passionnés, renchérit son conjoint. Les gens s’investissent beaucoup dans des projets. C’est un peu la raison pour laquelle nous avons un très beau marché public à Compton.»

Aussi drôle que ça puisse paraître, on retrouve des légumes des Vallons maraîchers jusqu’en Californie, cet État américain qualifié comme jardin du monde. «C’est impressionnant de voir à quel point nos produits voyagent, notent les propriétaires. Toutefois, ce qui nous rend le plus fiers, c’est de voir des gens de notre région mettre nos légumes dans leurs assiettes. Ça fait définitivement un petit velours.»

Projet futur

Les dirigeants des Vallons maraîchers pensent déjà à la relève. «Veut, veut pas, ont vieillit. Trouver quelqu’un prêt à prendre le flambeau, ce sera difficile et c’est pour ça qu’on s’y prend tôt. Une relève, ça se prépare au minimum cinq années à l’avance», signale M. Blain.

Leur fille ne semble pas vouloir suivre les traces de ses parents. Est-ce que ça fait un léger pincement au cœur aux principaux intéressés? «C’est son choix à elle, disent-ils l’esprit tranquille. Je pense qu’elle travaillera tout de même en agriculture.»