Les propriétaires forestiers du sud du Québec optent pour la mise en marché collective

FORESTERIE. Le Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec a adopté la mise en marché collective pour ses membres en matière de bois de sciage de sapin-épinette. Une décision qu’applaudit le président de l’organisme, André Roy, et qui, selon lui, apportera de nombreux avantages aux travailleurs de ce secteur.

Les membres présents à l’assemblée générale du 14 novembre dernier ont voté à 92 % en faveur de cette option. « Je suis immensément fier du résultat, qui est fidèle à la volonté de nos propriétaires forestiers et qui vient couronner des années de mobilisation de ceux-ci », souligne M. Roy.

À l’intérieur de la Loi sur la mise en marché des produits agricoles et alimentaires du Québec, il est permis à des producteurs de se regrouper afin de négocier collectivement le prix de leurs produits. « C’est un peu comme une convention collective dans le monde du marché du travail, image le président du Syndicat des producteurs forestiers du sud du Québec. Notre groupe est donc mandaté par ses membres pour définir l’ensemble des conditions de la mise en marché. On l’avait déjà dans la pâte et les panneaux. Là, on ajoute les produits de bois de sciage de sapin-épinette. Ce sont maintenant plus de 90 % de nos produits qui seront négociés collectivement. »

La vente passera dorénavant par une agence de vente, laquelle sera mise sur pied dans un futur rapproché. « Ça amènera plusieurs avantages pour le producteur. La mise en marché ne se fera maintenant que par un seul canal. Il ne sera plus possible pour un industriel de négocier de gré à gré avec un producteur en particulier. Ça devra passer par le syndicat et l’agence. On vient se donner un rapport de force incroyable qu’on n’avait pas avant », estime André Roy.

Le projet adopté prévoit également une négociation collective du taux de transport de tous les bois, au sein d’une Convention de transport à conclure avec les transporteurs du territoire. Rappelons qu’en vertu du projet, le propriétaire forestier demeurait libre de choisir l’acheteur autorisé et le transporteur de son choix. Dans des cas hautement exceptionnels, le syndicat pourrait demander à un propriétaire forestier de rediriger son bois, sans frais supplémentaires pour ce dernier, vers une usine en difficulté d’approvisionnement. Le syndicat, via son agence de vente, était également responsable de collecter les paiements auprès des acheteurs, d’acquitter les frais de transport aux transporteurs, puis d’acheminer le solde aux propriétaires forestiers.

Le travail se poursuivra au cours des prochains mois afin d’assurer une implantation optimale du nouveau système. L’organisme compte soumettre, de sa propre initiative, une copie du nouveau règlement à la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec. Un comité qui aura la tâche de négocier avec les acheteurs la convention unique de mise en marché devra également être mis sur pied. C’est justement dans cette convention que seront déterminés le mesurage et les catégories de bois, les prix de ces catégories ainsi que les mécanismes d’ajustement de ceux-ci.