Les histoires à succès des immigrants

COATICOOK. La clé des problèmes de main-d’œuvre dans la Vallée réside en l’accueil d’immigrants, croient les acteurs du secteur économique. Afin de faciliter leur intégration au milieu, on lance une campagne de sensibilisation centrée autour d’histoires à succès.

La Société d’aide au développement de la collectivité (SADC) de la région de Coaticook ainsi que la MRC de Coaticook pilotent cette initiative intitulée «Découvrir pour mieux comprendre», qui a été lancée mardi. «On a vraiment un gros problème dans la MRC, reconnaît la directrice générale de la SADC de la région de Coaticook, Joanne Beaudin. Nos problèmes de main-d’œuvre ont des impacts sur nos entreprises, lesquelles doivent parfois refuser des contrats ou les refiler dans d’autres filiales à l’extérieur de nos frontières. C’est bien beau attirer la main-d’œuvre, mais on aimerait aussi qu’ils viennent vivre dans la région.»

Ainsi, une campagne de sensibilisation est née. De l’information sera donc publiée dans les journaux et des capsules pourront être entendues à la radio. «Ce sera l’occasion de briser les barrières qui nous séparent parfois par peur ou par méconnaissance», souligne le président de la SADC de la région de Coaticook, Serge Gosselin.

L’actuelle directrice générale du Centre d’action bénévole de la MRC de Coaticook, Marjorie Tyroler, a accepté d’être la porte-parole du projet avec plaisir et enthousiasme. Cette immigrante d’une contrée «très lointaine», le New Jersey, vit au Québec depuis 38 ans. Mais, c’est à Compton qu’elle se sent le plus chez elle. «Je vis notre deuxième effort d’attraction de main-d’œuvre, raconte celle qui a dirigé le Centre local de développement de la MRC de Coaticook jusqu’à sa récente abolition. On a encore une fois épuisé notre bassin de travailleur. Il faut maintenant se tourner vers une main-d’œuvre immigrante. Arrêtons de dire que les immigrants sont des voleurs de jobs.  On cherche à combler des emplois. C’est notre réalité. Ultimement, ils viendront stimuler notre économie et sauveront nos acquis.»

Témoignages émouvants

La campagne «Découvrir pour mieux comprendre» a bien débuté avec la présentation de témoignages émouvants.

Originaire de la Côte d’Ivoire, François Toé est «apparu» à Coaticook en 2008. Le directeur général du Musée Beaulne a saisi cette opportunité de travail, mais il avoue avoir dû relever quelques défis d’intégration. «Au niveau professionnel, je n’étais pas trop inquiet, avance-t-il. Au niveau de l’environnement, mon travail m’a permis de rencontrer des gens. J’ai aussi vécu une intégration grâce aux Lions.»

Le dirigeant de Tissus Geo. Sheard, Iskender Sheard, a salué le travail de l’une de ses employées, qu’il est allé chercher en Tunisie. «Sa présence nous enrichit», a-t-il mentionné.

Nawel Dridi, qui est ingénieure de textile, croit qu’immigrer dans un nouveau pays est un réel privilège. «Tu découvres ton milieu et tu te découvres en même temps, lance-t-elle. Quitter son pays n’est pas toujours relié à des problèmes ou à un dysfonctionnement. Plusieurs souhaitent simplement trouver une identité qu’ils n’ont pas nécessairement trouvée là où ils ont grandi.»