Les dirigeants du CIUSSS écartent une ouverture 24/7 de l’urgence de Coaticook, mais se font rassurants quant à son avenir

SANTÉ. Dans les plans actuels du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, l’urgence de Coaticook demeurera ouverte qu’en journée, écartant ainsi le retour à la formule 24/7. En revanche, une fermeture complète de celle-ci n’est « pas du tout envisagée ».

Cette question a évidemment été soulevée par les nombreux citoyens venus participer à la tournée régionale des dirigeants du CIUSSS de l’Estrie, qui s’est arrêtée au Centre communautaire Élie-Carrier, jeudi soir (23 mars). Dans l’esprit de plusieurs, une fermeture de nuit représentait le premier pas vers un scénario où l’urgence allait ultimement cesser d’accueillir des patients.

« Tant que je serai en poste, ce n’est pas du tout mon intention de fermer complètement l’urgence de Coaticook, a tenu à rassurer le président et directeur général de l’établissement, le docteur Stéphane Tremblay. On le voit, le service offert répond bien aux besoins de la population. Il est aussi complémentaire à l’offre de services de tout le territoire. »

Ce dernier reconnaît que la réduction des heures d’ouverture a été « un grand coup » à encaisser pour la population. Sa collègue et directrice générale adjointe, Karine Duchaineau, tient à préciser les raisons qui ont motivé ce choix en 2021. « Ç’a été principalement fait pour une question de rareté de main-d’œuvre, laisse-t-elle savoir. Et pas seulement au niveau des infirmières. Il y avait aussi les techniciens aux plateaux médicaux et les docteurs. Il faut dire qu’on fonctionnait depuis quelques années avec la banque de dépannage de médecins à Coaticook. Comme il y avait une certaine proximité avec Magog et Sherbrooke et que d’autres urgences avaient aussi besoin de ce service, ç’a été une raison qui a motivé notre choix. »

Les dirigeants invitent la population à utiliser différents services, comme la ligne Info-Santé au 811 ou encore le guichet d’accès à la première ligne. « Ça demande une certaine adaptation », avoue Mme Duchaineau.

Depuis la fermeture de l’urgence la nuit, l’installation de Coaticook réussit à voir bon nombre de patients. « En termes de personnes vues par jour, on est dans les mêmes statistiques que lorsque nous étions ouverts 24/7, avance le docteur Tremblay. J’ai aussi regardé de récentes données et, pour des gens qui ne sont pas sur civière ou pour un problème mineur, en 2h39m, le rendez-vous est complété. C’est comme un sans rendez-vous dans une clinique médicale. Nulle part ailleurs dans la région on n’a ce genre de statistiques. Disons qu’au niveau de la prise en charge, il y a eu un gain pour la population. »

À QUOI S’ATTENDRE CET ÉTÉ?

Certains services seront affectés par des modulations d’horaire durant la prochaine période estivale. C’est le cas notamment des centres de vaccination et de dépistage ainsi qu’au centre de prélèvement. « Il y aura certains ralentissements. Certains de ces services pourraient n’être offerts qu’à Sherbrooke durant cette période », souligne Karine Duchaineau.

Du côté de l’urgence, pour le moment, celle-ci demeurera ouverte de 8 h à 20 h. « On est vraiment face à des choix difficiles, mais on a décidé de ne pas toucher à l’urgence en période estivale », explique le président et directeur général du CIUSSS de l’Estrie – CHUS.

Quant au volet hébergement, celui-ci « roulera à 100 % ». « Ça fait partie des choses qu’on ne peut pas modifier ou moduler. On n’a peut-être pas le tableau pour tous les services. Il reste encore des choses à peaufiner, mais on a décidé d’annoncer certaines décisions plus tôt cette année, en collaboration avec nos équipes pour avoir leur son de cloche. »

RENCONTRE ET OUVERTURE D’ESPRIT

La rencontre du 23 mars fait partie d’une tournée à travers le territoire estrien des installations du CIUSSS de l’Estrie. Coaticook était le troisième rendez-vous, après Sherbrooke et Magog. « L’objectif, c’est d’aller à la rencontre des citoyens avec une ouverture d’esprit. On veut écouter leurs propos et leurs commentaires par rapport à ce qu’on offre comme services ou encore à ce qui serait souhaité. L’analyse et la réflexion de chacun sont importantes et on va les respecter », explique le docteur Stéphane Tremblay.

« On voulait aussi leur faire connaître notre réalité, poursuit le PDG. De l’extérieur, on peut croire que tout est simple. Mais les décisions sont plus compliquées, du genre pourquoi on accorde tant de médecins de famille par secteur ou encore pourquoi nous avons décidé de délocaliser certains services. »

La tournée du CIUSSS de l’Estrie se poursuivra jusqu’en septembre prochain.