Les commissions scolaires coupent la poire en deux
FUSION. Les quatre commissions scolaires de l’Estrie suggèrent de former deux commissions scolaires francophones et une anglophone, avec partage de services. Le ministre de l’Éducation, qui prévoyait fusionner la région en une seule entité francophone et l’autre anglophone, serait ouvert à la négociation.
Par Maryse Mathieu
Les commissions scolaires coupent la poire en deux, en quelque sorte. Au lieu de créer une mégastructure scolaire de près de 40 000 élèves, tel que proposé par le ministre Yves Bolduc, elles présentent un scénario pour le territoire davantage urbain et un autre pour les régions à majorité rurales.
Ainsi, la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS) demeurerait intacte avec ses 20 000 élèves, mais celle des Sommets (CSS) et des Hauts-Cantons (CSHC) fusionneraient pour regrouper près de 16 000 élèves. Un ratio plus raisonnable, selon elles.
«Le nombre d’élèves vient en ligne de compte. On parle de plus de 40 000 élèves. C’est une grosse organisation scolaire, alors qu’on a deux territoires qui sont très différents, explique Gilles Normand, président de la CSRS. Ça permettrait d’avoir un nombre d’élèves efficace, efficient et donner les meilleurs services possibles».
Les quatre commissions scolaires ont adopté des résolutions unanimes à ce sujet et ont déjà rencontré le ministre Bolduc le 5 décembre dernier pour discuter de leur proposition. Le président de la CSS, Jean-Philippe Bachand, qui questionne depuis le début la notion d’économie dans le projet de fusion, se dit encouragé en voyant le changement de discours du ministre Bolduc.
«Il nous a dit (le 5 décembre) que oui il peut y avoir des économies de 500 000 $ à un million de $ par fusion, mais ce n’est plus sa prémisse de départ. C’est plus pour maximiser les services aux élèves», précise-t-il.
Il insiste à dire qu’il importe de tenir compte des réalités urbaines et rurales qui diffèrent avec de plus petites écoles. Parmi les préoccupations, le vaste territoire (10 000 km carrés couvrant sept MRC) pourrait nuire à la représentativité des parents lors de consultations.
Du côté anglophone, le président de la Commission scolaire Eastern Township (CSET), Michael Murray, souligne que des efforts de collaborations économiques sont déjà exercés. «On a des écoles partagées et du transport conjoint», note-t-il.
Par ailleurs, la CSET refuse de déraciner certains de ses élèves pour en intégrer une partie aux commissions scolaires New Frontier et River Side, de la région de Montréal. La carte territoriale du ministre Bolduc est également rejetée par les trois autres CS de l’Estrie qui jugent inapproprié de se voir annexer une portion de la CS des Appalaches et de la CS de la Beauce-Etchemin.