Le travailleur de rue sillonne de nouveau la grande région de Coaticook

COMMUNAUTÉ. Il est grand, svelte, a une longue chevelure noire et porte toujours son sac-à-dos. Cette figure, plusieurs la reconnaîtront dans des lieux publics. Pour Cédric Rodier, les parcs, par exemple, lui serviront de «bureaux» dans ses nouvelles fonctions de travailleur de rue.

La grande région de Coaticook a en effet retrouvé cette ressource au cours des derniers mois. «Un travailleur de rue, je vois ça comme un travail de proximité qui se veut informel, raconte le principal intéressé. Mes rencontres, je les tiens directement dans le milieu, dans la rue, dans les parcs, les restaurants ou bien dans les parcs. Ça crée ainsi un lien de façon naturelle.»

À moins qu’on ne l’approche, il n’entamera aucune conversation. «Ça évite une certaine stigmatisation. Je préfère être un peu plus discret. Les gens remarqueront rapidement ma présence et, lorsqu’ils m’approcheront, je vais leur expliquer mon rôle. Je serai ensuite là pour les supporter, les écouter.»

Depuis son entrée en poste, Cédric se familiarise avec son nouveau milieu, question de bien diriger les personnes qu’il aide en cas qu’elles en aient besoin. «On évolue dans une pratique multi-problématique, indique-t-il. Des gens viennent me voir pour différents problèmes, qu’ils soient reliés à la toxicomanie, à l’itinérance, à l’isolement ou encore à la gestion de conflits. Ça m’est arrivé de distribuer des condoms à un jeune qui était trop gêné d’aller en acheter. En fait, mon territoire d’intervention est assez vaste.»

Autre indication fort importante aux yeux du nouveau travailleur de rue: la notion de confidentialité. «Elle est au cœur de ma démarche. Je ne fais pas de tenue de dossier. Le seul temps où il m’est permis de briser ce lien, c’est lorsque que la vie d’une personne est menacée.»

Pas obligé de vivre une problématique non plus pour faire appel aux services du travailleur de rue. «On peut juste jaser, dit M. Rodier, simplement. Lorsqu’on crée des liens de cette façon, les gens se sentiront plus à l’aise de venir me voir plus tard. Ainsi, ce n’est pas parce que je parle à quelqu’un que cette même personne vit présentement une difficulté.»

Une ressource bienvenue

Le milieu accueille favorablement la venue d’un nouveau travailleur de rue dans la Vallée. L’Éveil, ressource communautaire en santé mentale, est l’organisme porteur du projet. Celui-ci est d’ailleurs entouré d’un ensemble de partenaires.

Directrice générale de L’Éveil, Lyne Lacroix se réjouit du retour de cette ressource. «C’est quelque chose d’important pour la région. Dans tous les milieux, il y a de la souffrance. Dans tous les milieux, on connaît certaines problématiques et les gens sont parfois réticents d’aller vers les services, que ce soit à cause de mauvaises expériences, parce qu’ils ne les connaissent tout simplement pas ou par crainte d’être jugés, surtout dans des petits milieux. Le travailleur de rue vient faciliter tout ça.»