Le phénomène des gîtes du passant gagne en popularité à Coaticook

HÉBERGEMENT. La Ville de Coaticook permettra bientôt à ses citoyens de transformer leur résidence en gîte du passant, question de palier aux besoins d’hébergement criants de la région. Déjà, l’initiative prend de l’ampleur et des gens, comme Sylvie N. Romain, s’empressent de profiter de ce nouveau règlement.

Le gîte L’Octogone, lequel accueillera ses premiers voyageurs le 22 juin prochain, sur la rue Saint-Jacques Sud, trotte dans la tête de sa propriétaire depuis maintenant un an. «J’aime recevoir les gens chez moi et j’adore cuisiner, lance avec enthousiasme Mme Romain. Je voulais donc joindre l’utile à l’agréable, surtout connaissant les besoins grandissants de notre région.»

Sur place, elle offrira une alimentation sans gluten à ses visiteurs. «Je parlerai des aliments de cette catégorie de notre région, comme ceux de Cuisine L’Angélique, de la Boucherie Bergeron ou encore de Salaisons Provencher. C’est une façon de faire connaître notre belle région. Et je suis certaine d’apprendre d’autres trucs de cette communauté», ajoute-t-elle.

La nouvelle entrepreneure collera son horaire à celui de Foresta Lumina, qui apporte après tout la plus grande masse de touristes dans la Vallée. Combien souhaite-t-elle accueillir de chambreurs jusqu’au 10 octobre? «Je ne l’ai pas chiffré de cette façon, mais j’ai l’impression que ce sera plein tous les soirs», avance Mme Romain.

Originaire de l’Outaouais et enseignante en mathématiques à l’école secondaire La Frontalière [d’où le nom d’une figure géométrique de son gîte], Sylvie N. Romain se sent choyée d’offrir cette nouvelle possibilité. «J’ai planté mes racines à Coaticook depuis un bon p’tit bout de temps et je suis fière de devenir, à ma façon, une ambassadrice de la région.»

Un long et ardu processus

Ne devient pas propriétaire d’un gîte du passant qui veut. Aux dires de Sylvie N. Romain, le processus pour obtenir toute la documentation nécessaire en est un long et ardu. Il faut s’enregistrer à la Ville [de Coaticook], puis suivre les étapes de la Corporation de l’industrie touristique. «C’est nécessaire par contre pour bien se faire connaître et répondre aux normes de l’industrie. De cette façon, les gens savent où ils s’en vont et c’est aussi un gage de sécurité et de qualité.»

Sans nécessairement dévoiler l’investissement que ça lui a nécessité, Mme Romain dit que c’en est un important. «Chaque fois que je passais une étape, j’en découvrais une ou deux autres. Heureusement, on peut compter sur une aide financière de la MRC [de Coaticook] dans nos démarches», fait-elle savoir.

«Il faut absolument passer par les bons canaux», rappelle-t-elle, en jurant qu’il y en aura qui le feront de façon illégale. Un véritable «fléau» pour l’industrie, selon plusieurs.

Et qu’en pensent les voisins? «Je n’ai pas eu de réactions négatives. À la blague, certains m’ont dit que j’allais amener plus de trafic. Il faut s’entendre que la rue Saint-Jacques en est déjà une très passante», reconnaît-elle.