La Vallée se donne «une tape dans le dos» pour son bilan environnemental

Il est rare de voir les dirigeants de la MRC de Coaticook se vanter d’un bon coup. Cependant, leur bilan en matière de gestion des matières résiduelles vaut bien «une tape dans le dos», selon les responsables de ce volet.

Selon des données émises par cet organisme lors d’une conférence de presse tenue hier (11 mars), plus de la moitié (58 %) des matières résiduelles générées par les citoyens de la Vallée ont été valorisées par différents moyens, que ce soit par recyclage ou par compostage, notamment. Ces chiffres se traduisent par une moyenne de 178 kilos enfouis annuellement par une personne de la région. «On est bien en-dessous de la moyenne québécoise, dit fièrement la chargée de projet des matières résiduelles à la MRC de Coaticook, Monique Clément. Seule une petite poignée de municipalités au Québec se situe sous la barre des 200 kilos. Je pense qu’on doit être fier de ce constat. Disons-le et partageons-le.»

Parmi les municipalités championnes, notons Coaticook, avec un taux de valorisation de 65 % de ses matières. Barnston-Ouest (63 %) et Saint-Venant-de-Paquette (61 %) occupent les autres marches de ce podium environnemental.

Comment expliquer ces succès «verts»? Il y a d’abord eu l’instauration de la collecte à trois voies en 2008, ce qui a nécessité à l’époque un certain courage politique. «On garde également notre coût d’enfouissement élevé, signale Mme Clément. Donc, plus on détourne du site d’enfouissement, plus on économise. La décision de réduire le nombre de collectes de déchets et l’arrêt de la collecte de gros rebuts dans la plupart des municipalités pèse également dans la balance.»

Soulignons aussi la participation citoyenne, notamment à la maison, dans les écoles, dans les aires publiques ainsi que lors de grands rassemblements.

Les différents partenaires reliés aux matières résiduelles ont bien évidemment salué ce constat. Directeur général de la Régie intermunicipale de déchets solides de la région de Coaticook (RIGDSRC), Francis Lussier indique que plus de sept millions de dollars ont récemment été investis sur le site afin de prolonger la durée de vie de celui-ci. À la Ressourcerie des frontières, on souligne que 558 tonnes de matières ont été récupérées l’an dernier. «C’est presque le double de ce qui était initialement prévu», mentionne la directrice générale de l’organisme, Karine Cantin. Cette dernière a aussi mis de l’avant l’impact social de la Ressourcerie, notamment avec sa formation et l’intégration à l’emploi.

Loin de s’asseoir sur ses lauriers, la MRC travaille présentement sur un nouveau plan de gestion des matières résiduelles. «Il y a une belle synergie entre les différents intervenants et nous voulons que ça se poursuive, explique le président de la RIGDSRC et maire d’East Hereford, Richard Belleville. Ça ne s’arrêtera pas là. On peut en faire davantage et c’est ce qu’on étudiera dans notre nouveau plan.»