La Régie souhaite valoriser les boues de fosses septiques avec sa nouvelle usine de 3 M$

DÉCHETS. La Régie intermunicipale de gestion des déchets solides de la région de Coaticook (RIGDSC) construit présentement une usine sur son site, laquelle servira à valoriser les boues de fosses septiques.

Si tout va bien, le projet, estimé à quelque trois millions de dollars, sera opérationnel cet automne. Il comprend la construction d’un nouvel établissement ainsi que l’agrandissement, déjà réalisé, de la plateforme de compostage. Celle-ci est passée de 3500 pieds carrés à 11 000 pieds carrés l’an dernier. Elle répond également aux nouvelles normes environnementales.

Concrètement, la collecte des boues de fosses septiques se fera et on les entreposera dans un réservoir souterrain. Les matières seront ensuite déshydratées selon un processus mécanisé. Elles seront ensuite acheminées vers la plateforme afin d’être transformées en compost. «On vise une valorisation plus agricole de ces boues, précise le directeur général de la Régie, Francis Lussier. On prévoit aller vers la demande qui, actuellement, se trouve dans le coin de Montréal. Si on a des offres plus locales, c’est certain que nous les favoriserons.»

Dans la région de l’Estrie, le site de Coaticook deviendra l’un des premiers à offrir ce service. «Avec toutes nos nouvelles installations, il nous manquait ce volet [boues de fosses septiques], qui est en fait non négligeable.»

Fait à noter, la plateforme de compos a été construite par-dessus l’ancien site d’enfouissement de la Régie. «On ne voulait pas empiéter sur de nouveaux terrains avec ce projet, spécifie M. Lussier. C’est dans notre philosophie de réutiliser certains espaces, même s’il faut le planifier à l’avance.»

Visite environnementale

L’annonce du projet a été faite dans le cadre d’une visite organisée par le Réseau environnement, tenue cet été, et à laquelle ont participé une trentaine de curieux.

Le directeur général Francis Lussier a tenu à démontrer le savoir-faire de son équipe à ses visiteurs, notamment avec une technologie unique au Québec, en matière de compression des déchets. «Nos matières résiduelles sont compactées grâce à une presse qui fonctionne à l’énergie électrique. Contrairement à certains sites où ce procédé est fait à l’aide de machineries lourdes et d’énergie fossile, nous, on le fait avec l’énergie verte. On le fait depuis huit ans maintenant.»

Il est aussi pensé que l’énergie électrique pourrait être remplacée par l’énergie renouvelable, comme le solaire ou l’éolien dans un future pas si lointain.

M. Lussier a rappelé le partenariat des dernières années, qui a amené dans le giron de la RIGDSC les municipalités de Magog et du Canton d’Orford. «Ça va nous permettre d’avoir des prix plus raisonnables pour l’ensemble de nos membres. Nos prix seront plus compétitifs en ce qui concerne l’enfouissement des matières résiduelles», promet le directeur général.