La protection patrimoniale est-elle suffisante pour sauver le Collège Rivier?

Bien que l’ensemble du secteur où se situe le Collège Rivier fasse partie d’un patrimoine reconnu par la Ville et le gouvernement du Québec, cette protection offre bien peu de chances d’aller chercher des subventions afin d’effectuer une mise aux normes.

C’est d’ailleurs la principale raison soulevée par les propriétaires pour motiver l’annonce de la fermeture de l’école, le 11 avril dernier.

Le conseiller municipal coaticookois, Raynald Drolet, a suivi le dossier avec grand intérêt. Cependant, il affirme que la protection accordée par les différents paliers de gouvernement a ses limites. «À ma connaissance, ça n’englobe que l’enveloppe extérieure des bâtiments et leurs terrains. On sait que c’est à l’intérieur qu’il y aurait des travaux à faire, afin de faire une mise aux normes.»

Rappelons qu’il y a quelques années, la Municipalité a protégé le patrimoine religieux de Saint-Edmond, ce qui englobe le cimetière, l’église, le vieux presbytère, l’ancienne école St-Michel. Le couvent des Sœurs de la Présentation de Marie, lui, fait partie du Patrimoine culturel du Québec depuis cinq ans.

M. Drolet croit également qu’il faut agir rapidement. «N’attendons pas qu’il soit minuit moins une», clame-t-il.

Les lieux estimés à 4 M $

Selon l’évaluation municipale, le Collège Rivier ainsi que son terrain valent un peu plus de quatre millions de dollars.

Si l’institution venait à fermer, la Ville de Coaticook ne perdrait qu’une compensation globale de 8030 $, provenant du gouvernement du Québec. «C’est un peu la même chose que les CPE, les hôpitaux et les écoles, mentionne le trésorier de la Municipalité, Benoit Marquis. Par contre, à l’annonce d’une fermeture, il y aurait une réévaluation. Et comme il n’y aurait aucune activité, l’endroit pourrait connaître une baisse de son évaluation.»

Même si les montants perçus par les instances municipales peuvent paraîtres petits, la situation est tout de même inquiétante. «Il y a toute l’activité économique entourant le Collège, par exemple les emplois. On sait tous que le travail qu’on occupe pèse lourd dans l’achat d’une résidence», indique M. Marquis.