La Pinte embarque dans la tradition du lait de poule

AYER’S CLIFF. Il aura fallu près de quatre années aux artisans de la Laiterie La Pinte afin de créer leur lait de poule. L’entreprise d’Ayer’s Cliff l’ajoute ces jours-ci à sa gamme de produits, en plus de vouloir démystifier ce breuvage du temps des Fêtes, fort populaire de l’autre côté de la frontière.

« Le lait de poule, c’est un mélange laitier à base de sucre, de jaunes d’œufs et d’épices, explique le copropriétaire de La Pinte, Pascal Valade. Même si ce n’est pas un produit que tout le monde connaît, il jouit quand même d’une certaine popularité, principalement du côté des communautés anglophones. Et comme nous sommes justement dans un milieu entouré de ces mêmes communautés anglophones, chaque année, depuis notre création en 2016, on se fait demander à quand le lait de poule. »

En plus du développement de la recette, les propriétaires ont dû composer avec un allergène qui faisait partie des ingrédients, soit les œufs. « Nous sommes régis par l’Agence canadienne des inspections des aliments, alors il fallait maîtriser l’aspect technique avant de commercialiser le produit. Au niveau des équipements, il fallait aussi se doter de nouveaux appareils, puisque les temps de pasteurisation ne sont pas les mêmes pour le lait de poule. Ç’a aussi nécessité des investissements. »

Le lait de poule de La Pinte, reconnaissable pour l’instant grâce à son bouchon de bronze [l’étiquette autocollante apparaîtra un peu plus tard cette saison], se distingue par son pourcentage de matières grasses, lequel atteint 7 %. « Il est un peu plus élevé que certains grands joueurs, précise M. Valade. On a opté pour ce taux pour obtenir une belle onctuosité et une belle couleur, qui est un peu plus jaunâtre. » 

Quant aux épices utilisées, un mélange dit-on secret composé entre autres de muscade et de cannelle, elles rappellent les saveurs d’automne qu’on retrouve dans certaines boissons chaudes et tartes à la citrouille. « Le défi, c’était de s’adresser à un vaste spectre de papilles. À la base, les gens veulent faire des découvertes. Comme c’est le cas dans le cacao, certains préféreront le chocolat au lait, d’autre le noir. Je pense qu’on a réussi à atteindre un beau résultat avec notre recette. Celle-là a été développée au départ avec celle de la grand-mère de l’un de nos employés issu du milieu anglophone », souligne Pascal Valade. 

Il est possible de boire le lait de poule tel quel ou encore d’y ajouter sa boisson préférée, comme le rhum brun ou la vodka. 

AGRANDISSEMENT DES LOCAUX… ET DES BOUTEILLES

Au printemps dernier, les propriétaires de La Pinte ont procédé à un agrandissement de leur usine, située à Ayer’s Cliff. 

Du même coup, ils ont ajouté à leur gamme une nouvelle bouteille de vitre de 1,89 litre. « Ça fait longtemps qu’on travaille sur ce projet. Comme la Régie du marché agricole et le ministère de l’Agriculture ne reconnaissent que les formats de 1 L, 1,5 L, 2 L et 4 L, il a fallu faire des représentations auprès du MAPAQ pour qu’ils acceptent ce format. Ç’a pris un certain temps », reconnaît M. Valade.  

Pourquoi ne pas avoir passé au 2 L, alors? « Le format n’était pas disponible chez notre fabricant de bouteilles de verre. En fait, on était la seule bibitte à ne pas accepter ces contenants, qui le sont partout ailleurs en Amérique du Nord, à l’exception du Québec. Le marché aurait donc été trop petit pour que ce soit intéressant pour eux. C’est la raison pour laquelle nous avons fait les démarches. »

Notons que le nouvel emballage est présentement offert que pour le lait biologique.