La nouvelle cohorte de préposés aux bénéficiaires s’amène au CRIFA de Coaticook

ÉDUCATION. Au cours des derniers jours, 19 personnes ont débuté le cours «Assistance à la personne en établissement et à domicile» (APED), donné au Centre de formation professionnelle CRIFA de Coaticook. Rencontre avec deux d’entre elles qui ont laissé de côté une carrière pour faire le saut dans le monde de la santé.

Isabelle Simoneau a cumulé plusieurs contrats dans des lieux de diffusion culturels au fil du temps. Le Centre d’arts de Richmond et le Théâtre Granada figurent sur son CV. «La pandémie est arrivée, puis ce milieu s’est pratiquement effondré, se rappelle-t-elle. Entre deux emplois l’été dernier, j’avais été travailler au CHSLD de Coaticook et j’avais beaucoup aimé mon expérience. Je me suis souvenue de ce bon temps. Ç’a été tellement gratifiant que j’ai voulu en apprendre plus à ce sujet. J’ai entendu l’appel du premier ministre [François] Legault pour la formation en accéléré. J’ai postulé, mais je n’ai pas été retenue. Je me suis relevé les manches et je me suis inscrite à la formation complète.»

Durant les premiers mois de la pandémie, Patricia Désorcy s’est remise en question lorsqu’elle a reçu à son micro l’enseignant du cours APED, Vasileios Chasiliatis, et l’une de ses élèves. «Tout ce qu’il racontait faisait du sens, raconte l’ancienne animatrice à la radio coopérative de Coaticook. J’ai même dit en direct que je démissionnais à la blague. Cette entrevue m’a ouvert les yeux. À la télé, je voyais des témoignages de gens dans le milieu de la santé et je me sentais complètement impuissante. Il me semble que je n’avais plus rien à dire en ondes et ça ne me tentait plus de faire des chroniques pétillantes. Je voulais faire quelque chose de concret pour aider la situation exceptionnelle qu’on vivait.»

Ce saut dans l’arène de la santé en pleine pandémie reliée à la COVID-19 a de quoi effrayer. N’empêche que cette décision a été prise en pleine connaissance de cause. «J’ai dû y réfléchir longuement. Je ne voulais pas faire ça sur un coup de tête, ayant été ébranlée émotionnellement par ce que je voyais dans les médias», avance Mme Désorcy.

Les étudiants ont tous pu bénéficier d’une aide financière pour participer à ce cours. «Je n’ai pas cette inquiétude à savoir si je vais arriver à la fin du mois. En plus, je peux me concentrer sur mes études et ne pas occuper un autre travail, qui m’enlèverait justement du temps que je pourrais consacrer à mes cours», signale Mme Simoneau.

Quant au salaire promis de 26 $ l’heure par le premier ministre Legault lors de l’annonce de son cours en accéléré, celui-ci pourrait plutôt être de 20 $ l’heure. Certains ont dénoncé cet écart, mais pour les deux étudiantes, cela ne constitue pas un frein à leur entrain. «Si tu fais ça pour l’argent, peu importe le salaire qu’on te donnera, tu ne resteras pas longtemps dans ce milieu», lance Isabelle.

Un discours qui retentit chez sa collègue. «Quand tu es passionné par quelque chose, ce n’est pas l’argent qui te motive. Il faut aussi penser qu’un jour, c’est peut-être nous qui serons alités de cette façon. On va vouloir d’excellents soins et c’est ce que je compte offrir.»

Un milieu de vie différent

Le programme «Assistance à la personne en établissement et à domicile» permettra à ses finissants de travailler dans plusieurs milieux. «Je serais plus portée à aller travailler en CHSLD, confie Isabelle Simoneau. J’aime prendre le temps de connaître les gens à qui je porte assistance.»

Réponse différente pour Patricia Désorcy. «Je ne suis pas une routinière, confie-t-elle. Ce qui m’intéresserait, ce serait de travailler en CLSC ou encore en aide à domicile, que ce soit pour des enfants ou des gens âgés de 102 ans.»

Les deux intéressées pourraient cependant changer d’idée une fois leur programme complété.

Différence entre attestation et programme

Le cours suivi par les 19 étudiants cette saison débouche sur un diplôme d’études professionnelles, contrairement au programme accéléré du printemps dernier, lequel offre plutôt une attestation. «La différence provient du fait que l’attestation permet aux étudiants de travailler seulement en CHSLD et non dans un centre hospitalier ou à domicile», explique l’enseignante du cours, Marlène Roger.

Le DEP est une formation de 875 heures, dont 225 d’entre elles sont offertes en milieu de stage.

Afin de combler les besoins dans les différents milieux, une nouvelle cohorte de l’attestation sera probablement lancée en octobre, au CRIFA. «Ce qu’il y a d’intéressant, c’est que nos finissants sont sûrs de décrocher un emploi en complétant leur parcours», signale Mme Roger.