La naissance décortiquée au Yonifest
SAGES-FEMMES. Les organisatrices du tout premier Yonifest ont osé. L’événement, qui s’est tenu du 1er au 3 août dernier, a rassemblé plus de 400 personnes à Barnston-Ouest pour parler… naissance!
Disons-le, le pari de tenir un tel happening était risqué, surtout en plein air, sur les terres du Shazamfest. Pourtant, quelques centaines de femmes, mères et sages-femmes ont participé au succès du Yonifest. La soixantaine d’ateliers, menés par des conférencières venant d’aussi loin que du Mexique et de l’Australie, se tenaient dans des yourtes pleines à craquer. «Ces participants avaient envie de partager, de réfléchir et de questionner les enjeux reliés autour de la naissance», résume Isabelle Lebire, l’une des organisatrices de l’événement.
Parmi les thématiques abordées, on retrouvait des sujets assez précis, comme l’accouchement vaginal en siège, et des trucs plus holistiques. «C’est une approche où on prend l’individu dans son ensemble. C’est quelque chose d’un peu plus spirituel», souligne Mme Lebire.
Parmi les invitées, notons la présence de la conférencière française Joëlle Terrien. «J’ai vraiment hésité avant de venir ici. Ce sont les organisatrices qui m’ont convaincue et je ne regrette aucunement d’avoir fait le voyage. Le Yonifest, c’est l’espoir. On discute tous ensemble sur la naissance. Je crois qu’avec tout notre bagage, il est maintenant temps d’écrire quelque chose de nouveau sur l’accouchement. On pose encore aujourd’hui des gestes qui sont envahissants, voire même traumatisants, pour les femmes lors de l’accouchement. On parle d’examen vaginal, d’un touché pour démouler le bébé. Or, on sait très bien qu’un enfant sortira tout seul chez une femme en santé. On a maintenant le luxe de mettre la femme au centre de l’histoire et on doit la respecter.»
Les participantes n’ont eu que de bons mots à dire sur l’événement. «Sans nécessairement apprendre de quoi de nouveau sur l’accouchement, disons que ça vient confirmer mes intuitions», mentionne la Montréalaise Nicole Pino.
«Nous sommes entourées de femmes extraordinaires. Le lieu est fantastique et on fait de belles rencontres», conclut Wennita Charron, mère de quatre enfants.