La MRC surveille l’état de santé de la rivière Coaticook

ÉTUDE. Grâce à une série d’échantillons prélevés au cours de l’été 2020, les spécialistes en environnement de la MRC de Coaticook ont dorénavant une meilleure idée de l’état de santé de la rivière Coaticook.

De la fin juin jusqu’au début de septembre, un peu plus de 330 tests ont été réalisés sur l’une des six stations du cours d’eau, à Dixville, Coaticook, Compton et Waterville. Selon les premières analyses, les résultats sont moyennement encourageants. «Les tests nous ont confirmé une certaine qualité de l’eau», mentionne l’agente de projet en environnement à la MRC de Coaticook, Jannick Champagne.

Sur deux des six sites où les échantillons ont été recueillis, le taux de coliformes fécaux se situait à moins de 200 UFC/100 ml (le taux acceptable pour la baignade). À l’opposé, les quatre autres sites montrent une moyenne située entre 300 et 400 UFC/100 ml, sans toutefois dépasser la norme des 600 UFC/100 ml. «Puisque le seul usage dont on fait la promotion est le kayak sur la rivière Coaticook [pour cette activité, le taux ne devrait pas dépasser les 1000 UFC/100 ml], ces taux semblent acceptables. Il s’agit bien évidemment d’une activité avec un contact indirect avec l’eau. Si on tombe par inadvertance, il serait probablement mieux de se laver les mains, par exemple, avant de boire ou de manger afin d’éviter les contaminations», reconnaît toutefois Mme Champagne.
Autre observation intéressante de l’étude: 24 heures après une forte pluie, la concentration de coliformes fécaux peut être plus grande qu’en temps sec. Cela s’explique par différents facteurs. «D’abord, il faut savoir que la rivière Coaticook est bordée de terres agricoles. Si les fortes pluies arrivent alors qu’on vient tout juste d’épandre au sol du fumier, les sédiments pourraient alors se rendre jusqu’au cours d’eau, et ce, même si l’activité d’épandage a été faite dans les normes.»

La responsabilité ne repose pas entièrement sur les épaules des agriculteurs, insiste toutefois l’agente de projet en environnement à la MRC de Coaticook. Entre autres, vérifier la conformité des installations septiques des citoyens et la présence de raccordements inversés aux égouts municipaux devraient aussi être des priorités pour les municipalités, afin de diminuer les contaminations des cours d’eau.

Cet été, la MRC de Coaticook fera de nouveau des tests à la même période pour avoir une idée encore plus claire sur l’état de santé de la rivière Coaticook et de ses tributaires, soit le ruisseau Pratt et le cours d’eau Ferland. «On utilisera la même méthodologie et on pourra tirer des conclusions encore plus solides», espère Jannick Champagne.

Quant aux autres cours d’eau de la région, l’évolution de leur état de santé est prise en charge par différents organismes, comme le RAPPEL et COGESAF. Des tests seront également effectués sur la rivière Niger, à Stanstead-Est, où, plus tôt cette année, la Municipalité a annoncé son plan de faire un parc citoyen aux chutes Burrough.

L’imposition de la bande riveraine, une solution?

L’imposition d’une plus grande bande riveraine en zone agricole dans toutes les municipalités de la MRC de Coaticook pourrait-elle stopper les nombreux sédiments de se retrouver dans les cours d’eau?

«Chaque coin de notre région a ses particularités, explique le responsable des dossiers sur les milieux naturels et l’environnement ainsi que maire de Barnston-Ouest, Johnny Piszar. Par exemple, chez nous, les terres qui bordent la rivière Niger ne sont pas cultivables. C’est donc moins problématique.»

Notons qu’au cours des derniers mois, cinq producteurs agricoles ont participé à une initiative d’élargir la bande riveraine de trois à cinq mètres.