La ministre Bibeau garde un œil sur la peste porcine, une maladie aux possibles conséquences catastrophiques

MALADIE. Depuis quelque temps, Agriculture et Agroalimentaire Canada redouble d’efforts afin de prévenir l’entrée de la peste porcine africaine. « C’est un dossier dans l’ombre, confie la ministre et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau. Et on espère qu’il le demeurera, car si la maladie est détectée au Canada, ç’aura des conséquences catastrophiques. »

La peste porcine africaine est en fait une maladie virale qui affecte seulement les porcs, tant domestiqués que sauvages. Elle peut se propager entre les porcs par le contact direct et indirect d’autres porcs ou par le biais de produits du porc infectés, ainsi qu’avec de l’équipement agricole, des aliments pour animaux et des vêtements, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments. 

« Heureusement, la peste porcine africaine n’a pas encore été détectée au Canada. Le seul endroit dans l’Est de l’Amérique où elle fait des ravages, c’est en République dominicaine et à Haïti. Elle touche aussi l’Europe et l’Asie de façon importante », explique Mme Bibeau.

« Si on avait un seul cas de cette maladie, la frontière se fermerait du jour au lendemain pour nos producteurs, ajoute l’élue. Quand on pense qu’on exporte 70 % de notre production porcine, ce serait assez dramatique. »

Le gouvernement du Canada a récemment annoncé une enveloppe de 23,4 millions de dollars, visant à instaurer un programme pour aider l’industrie porcine du pays à se préparer à l’entrée éventuelle de la maladie. Celui-ci a appuyé des projets comme les évaluations et les améliorations de biosécurité, la gestion des porcs sauvages, la modernisation des abattoirs existants, les analyses sectorielles et la recherche en lien avec cette souche de la peste.

Un autre montant, celui-ci de 45,3 millions de dollars, a été investi pour renforcer les efforts visant à prévenir l’entrée de la maladie, l’été dernier. « On travaille extrêmement fort avec l’industrie, les provinces et nos partenaires commerciaux. Ce n’est pas un sujet d’actualité et on espère que ça ne le sera jamais.  

On pourrait faire un parallèle avec la grippe aviaire qui a décimé quelques productions au cours de la dernière année. »C’est un grand coup pour les producteurs, surtout ceux qui ont toute la chaîne de production, des reproducteurs jusqu’à la transformation, comme les Canards du Lac-Brome. Toutefois, on exporte très peu de volaille, ce qui est tout le contraire du porc. Il faudrait donc tripler notre consommation de porc du jour au lendemain pour assumer les pertes, ce qui n’est malheureusement pas près de se produire« , souligne Mme Bibeau.