La Maison des jeunes de Coaticook se refait une beauté

COATICOOK. Avec des travaux de l’ordre de quelque 50 000 $, la Maison des jeunes de Coaticook, La Mayz, s’est refait une beauté. Les ados ont maintenant accès à une toute nouvelle cuisine ainsi qu’à un espace zen, où les écrans sont interdits.

«C’est donc ben écoeurant!». «C’est même plus beau que chez moi!». Les commentaires ont été pour le moins dithyrambiques lorsqu’un groupe d’adolescents ont mis les pieds pour la première fois à l’intérieur de la Maison des jeunes depuis les grandes rénovations.

Les dirigeants de La Mayz ont donc visé juste avec ces améliorations. La coordonnatrice de l’organisme, Line Gendron, se souvient de l’élément déclencheur qui a mené à ces travaux. «Tout a commencé avec le projet « Crée ta solution face à l’intimidation », il y a quelques années, explique-t-elle. On avait créé un atelier d’art. L’espace était vraiment beau. On trouvait donc que le reste de nos locaux étaient un peu désuets et qu’ils méritaient une petite cure de rajeunissement à leur tour. On se rendait aussi compte que les jeunes étaient pas mal plus attirés vers l’espace plus neuf. Ils s’y sentent importants.»

L’idée de créer une pièce zen a d’abord fait son chemin. «Nos ados sont souvent branchés sur leurs écrans, alors on a fait un endroit où ils devront remettre leur cellulaire avant d’y entrer», note Mme Gendron.

Édouard Gauthier, dont les amis disent qu’il passe beaucoup de temps sur son téléphone, n’aura aucun problème à «décrocher» pour avoir accès à cet endroit. «Ça va être une habitude à prendre, mais je pense qu’on peut faire autre chose que d’être sur son écran, surtout quand t’as du monde autour de toi», lance-t-il.

Dans la zone zen, il sera possible de discuter ou encore de plonger dans son livre préféré. On a même mis à la disposition des mandalas qui ne demandent qu’à être coloriés.

Apprendre à cuisiner

Entièrement redessinée et mise au goût du jour grâce à des électroménagers dernier cri, la nouvelle cuisine de la Maison des jeunes de Coaticook sort directement d’un magazine de décoration. «Au départ, on se faisait demander des plans dans nos démarches de recherches de subventions pour le projet. On a donc fait affaire avec une designer. Elle nous est arrivée avec un plan incroyable et on ne pouvait plus revenir en arrière. Il fallait maintenant cogner aux portes pour réaliser ce projet.»

En plus de l’appui financier de Cabico, du Club Lions et du Fonds Tillotson, La Mayz a obtenu le soutien d’Agroalimentaire Canada et de la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau. «On s’est inscrit dans un programme de sécurité alimentaire, car, selon une étude, la plupart des ados ne consomment pas le nombre de portions recommandées de fruits et de légumes. Il y a aussi une partie où on veut leur apprendre à cuisiner, à délaisser des plats déjà cuisinés et le « fast food ». En bout de ligne, on veut qu’ils aient le goût d’être dans notre nouvelle cuisine, d’y cuisiner et de s’y rassembler, une fois que la pandémie sera terminée.»

Sarah-Lou Gauthier approuve la démarche de la Maison des jeunes de Coaticook. «On a beaucoup plus de place et ce sera encore plus facile de cuisiner en groupe [lorsque ce sera permis]. Ça va être pas mal plus le fun qu’avant, où on ne pouvait qu’être deux dans la cuisine.»

Une Maison des jeunes en pandémie

À quoi peut bien ressembler une Maison des jeunes en pleine pandémie?  «Il y a des jeunes avec des masques, mais surtout des ados qui en ont marre de cette pandémie», illustre Line Gendron.

Il y a un an, l’organisme a mis sur pied des rencontres virtuelles. «Ç’a marché quelque temps, mais les jeunes préfèrent être présents ici. On a dû s’adapter. Bien sûr, on respecte le port du masque et la distanciation. Ils sont vraiment bons.»

Mme Gendron invite d’ailleurs les parents à suggérer la Maison des jeunes comme activité à leurs enfants. «C’est important qu’ils puissent jaser avec leurs amis et même aussi avec nos animateurs, question d’avoir un autre son de cloche de la part d’adultes avec qui ils ont tissé des liens. Et oui, on a encore à combattre certains préjugés qui pensent encore qu’on est un endroit pour des jeunes en difficulté.»

En plus des activités sur place, La Mayz propose quelques sorties à Acti-sports ainsi qu’un jeu d’enquête, conçu par l’animateur Alexandre Martineau. Lorsqu’ils y participent, les jeunes peuvent recevoir une récompense pour avoir résolu l’énigme, qui les mènera dans certains secteurs de Coaticook.

La cantine permet aux jeunes de combler une petite fringale. (photo Le Progrès de Coaticook – Vincent Cliche)