La fiducie du 9e rang, un modèle d’avenir pour les futurs producteurs à Coaticook

COATICOOK. Méconnue à l’ensemble du Québec, la fiducie d’utilisation sociale agricole (FUSA) pourrait devenir un véritable levier pour la relève qui souhaite devenir propriétaire d’une parcelle de terre.

C’est du moins ce que pense la coordonnatrice de l’économie circulaire à la MRC de Coaticook, Cynthia Corbeil. « Il s’agit d’un modèle d’avenir, lance-t-elle. Habituellement, la terre gérée par un groupe de fiduciaires est donnée par don testamentaire. Elle est ainsi sortie du marché spéculatif pour toujours, ce qui permet à des producteurs de s’en porter acquéreurs pour un prix plus bas que ne le dicte le marché. Il n’y en a pas beaucoup au Québec et, à Coaticook, une vient de voir le jour. »

La fiducie d’utilisation agricole du 9e rang est née du legs de John Burcombe. Elle est située, comme son nom l’indique, sur le 9e rang, à Coaticook. La première étape a été de constituer le groupe de fiduciaires qui allait s’occuper de la gestion de cette propriété agricole. Il est composé de Michael David Smith, Lyne Lacroix, Marc-Sylvain Pouliot et Chloé Boucher. « Grâce à un jumelage avec l’ARTERRE, on a trouvé des jeunes de Sherbrooke qui souhaitaient se lancer en affaires et fonder une cidrerie en mode coopératif. La fiducie a donc été un match parfait pour eux. Pour les accommoder et pour qu’ils ne perdent pas une saison, on a mis en place une location temporaire pour qu’ils aient accès à la terre. On devrait conclure l’entente finale pour que cette coopérative de travailleurs devienne propriétaire d’ici décembre prochain », explique Mme Corbeil.

Des pommiers devraient donc apparaître sur ces terres du 9e rang dans un futur rapproché. « La Belle bêche », le nom de la future coopérative, devrait aussi faire appel à des artistes pour créer ses propres bouteilles. 

Au fil du temps, la coordonnatrice de l’économie circulaire espère que le modèle de fiducie se répandra dans la région. « Les structures peuvent parfois faire peur au premier regard, admet Cynthia Corbeil. Cependant, là, on en a une qui fonctionne. On la regardera grandir. Je suis certaine que ça pourrait faciliter les dons de terre, qui pourraient être gérés par la même FUSA. Les municipalités pourraient aussi nous aider. Il y a plein d’ententes qui pourraient être conclues. Le but dans tout ça, c’est d’offrir l’accès à des terres agricoles à des prix raisonnables, qui ne suivent pas nécessairement ceux du marché. »