La ferme Wera change de mains à Waterville
WATERVILLE. Véritable institution du paysage agroalimentaire de la région, la ferme Wera a de nouveaux propriétaires. À sa tête depuis près de 40 ans, Richard Wera passe le flambeau à Martin Bergeron et Karine Choinière, qui œuvrent déjà dans le milieu, eux qui dirigent les opérations des entreprises Cultures Bergeron.
Au menu des nouveaux administrateurs: la continuation des activités de la fraisière. « Les fraises, c’est notre priorité, note Mme Choinière. On a perdu un joueur au cours des derniers jours [voir texte plus bas]. On veut dire aux gens que les fraises sont notre priorité. C’est la grande majorité de la clientèle de la ferme Wera, alors on n’a pas l’intention d’arrêter cette production. »
La saison des fraises, qui s’amorcera à la mi-juin, s’annonce bonne, aux dires des nouveaux propriétaires. Ces derniers pourront d’ailleurs compter sur les conseils de l’ancien dirigeant. « Chaque petit fruit a ses particularités, ses maladies, les insectes qui s’y attaquent, etc. On est suivi par des agronomes, mais il faut quand même avoir l’œil. Heureusement, on aura la chance d’avoir M. Wera parmi nous cette saison pour nous aider. Il nous transmettra ses connaissances. On est là pour apprendre. Avec les 50 000 plants que nous avons semés cette année et ceux des saisons passées, nous aurons une très bonne quantité de fruits. Les gens n’ont pas à être inquiets. Il y en aura même plus qu’à l’habitude », prévoit Karine Choinière.
Martin Bergeron et Karine Choinière n’en sont pas à leurs premiers pas dans le monde agricole. Propriétaires des Cultures Bergeron, ils s’occupent d’une ferme avicole dont les poulets sont destinés à une chaîne de rôtisserie. Ils possèdent également une ferme porcine, une bleuetière ainsi que des cultures de maïs, soja, blé et de céréales. « Avec l’acquisition de la ferme Wera, on voulait diversifier notre portefeuille de cultures », explique Mme Choinière.
Si on compte conserver la production maraîchère de l’établissement cette année, il se peut que celle-ci soit laissée de côté au cours des prochaines saisons.
RICHARD WERA TOUJOURS EN PLACE CETTE SAISON
Même s’il a vendu son entreprise au cours des dernières semaines, Richard Wera poursuivra ses activités sur la terre cette saison, notamment pour le volet de la culture de fraises. « Je trouvais ça important de rester au moins une saison, lance-t-il. Je voulais assurer une transition harmonieuse. »
« Quand on a annoncé la vente, il y avait des gens qui s’inquiétaient un peu, rajoute-t-il. Le fait de rester cette saison, c’est ma façon de les rassurer. Ce sera comme par les années passées. »
Bien évidemment, la décision de vendre n’a pas été simple à prendre. « Ça m’a fait un petit quelque chose, avoue le septuagénaire qui s’occupe de cette entreprise depuis le milieu des années 1980. À la limite, je dirais même que c’était crève-cœur. Vu mon âge, je pense que c’était la bonne décision. Je vais ramener avec moi de très beaux souvenirs. Ce sont les rencontres avec les gens qui venaient chercher leurs fruits et leurs légumes qui me manqueront. »
M. Wera dit finalement qu’il a une certaine fierté d’avoir trouvé une relève « locale ». « Ça faisait partie de mes préoccupations. Je ne voulais pas que ce soient des intérêts étrangers qui mettent la main sur ces terres. Martin et Karine utiliseront le terrain à leur façon. Je pense bien que le tout est entre de bonnes mains », conclut-il.