La ferme piscicole des Bobines complète son projet d’agrandissement à East Hereford

EAST HEREFORD. Lorsqu’il a débuté les activités de son entreprise dans le sous-sol de sa résidence de Saint-Malo en 1975, Normand Roy était bien loin de se douter que la ferme piscicole des Bobines deviendrait l’un des plus grands joueurs de ce secteur au Québec. Ces jours-ci, les dirigeants mettent les touches finales à un projet d’agrandissement évalué à 1,5 million de dollars.

Les sommes investies ont permis la construction d’un tout nouveau pavillon, lequel abrite une salle d’alevinage. Celle-ci permettra d’accueillir le début de la production, de l’œuf de la truite jusqu’à l’alvin [terme du poisson lorsqu’il atteint une longueur d’une vingtaine de centimètres], une phase jusqu’à ce jour encore inexplorée par l’entreprise. «Ça nous permettra de recevoir des lots mensuels pour ensuite les transférer à l’engraissement lorsqu’ils auront atteint cette taille, raconte fièrement le copropriétaire de la ferme piscicole des Bobines, Normand Roy. À l’heure actuelle, on produit 210 tonnes de poissons annuellement. L’autorisation que nous avons reçue du ministère de l’Environnement nous permet d’aller jusqu’à 460 tonnes. Si on l’atteint, on viendra plus que doubler notre production.»

Un système de biofiltration à la fine pointe de la technologie a également été ajouté au projet, question que l’entreprise respecte ses quotas de rejet de phosphore.

En novembre, une équipe viendra installer des panneaux solaires. Ce système permettra de réchauffer l’eau utilisée de façon écologique. «On a calculé que ça nous prendrait jusqu’à dix thermopompes. On a étudié différents scénarios, puis on s’est tourné vers l’énergie solaire. Ça nous permettra d’économiser entre 40 000 $ et 50 000 $ en frais énergétiques.»

UN HOMMAGE À UN COLLÈGUE

Le nouveau pavillon de la ferme piscicole des Bobines sera nommé en l’honneur d’un ami de la famille, décédé en janvier 2021 des suites d’un cancer du pancréas. Lars Hansen a été d’une grande aide, aux yeux de M. Roy. «Lorsque j’ai commencé dans le domaine, je n’avais aucune expertise au niveau de la production, se souvient-il. On perdait beaucoup de poisson. Un ami m’avait alors mis en contact avec un spécialiste, qui venait de Bury. C’est devenu plus qu’un conseiller, un véritable ami qui a travaillé au ministère de l’Agriculture et qui a été professeur d’aquaculture au Cégep de Saint-Félicien. C’est un peu grâce à lui si j’ai persévéré au départ. Je voulais lui rendre hommage à ma façon.»

PÉNURIE DE MAIN-D’ŒUVRE… ET DE GRAISSE

En plus de vivre la pénurie de main-d’œuvre comme bien des entreprises de la région, la ferme piscicole des Bobines doit également jongler avec la pénurie d’un ingrédient-clé dans la fabrication de ses fameux pâtés à la truite. «La graisse se fait de plus en plus rare, confirme le copropriétaire, Normand Roy. Ça fait peut-être drôle à dire, mais il est pratiquement impossible de s’en procurer ces temps-ci. Ça fait qu’on a arrêté la production de nos pâtés.»

Les gourmands devront donc se passer de ce mets durant le temps des Fêtes, une période propice à la consommation de pâtés de toutes sortes. «La situation tombe pile aussi sur le fait qu’il nous manque de la main-d’œuvre pour confectionner ces plats-là», rajoute-t-il.