La compassion au cœur des discussions au Collège François-Delaplace
L’histoire de Noémie Carignan a fait le tour de la province, en novembre dernier. Dans une vidéo de la Fondation Jean Lapointe, la jeune femme a finalement pardonné à l’homme qui avait happé mortellement sa sœur alors qu’il était en état d’ébriété, il y a 14 ans. Invitée par le Collège François-Delaplace de Waterville, elle a livré un touchant témoignage sur le processus qui l’a mené au pardon.
Les 175 élèves de l’établissement d’enseignement privé se sont entassés dans l’un des gymnases pour entendre la conférencière, le 31 janvier dernier. Noémie Carignan a été l’une des dernières signataires de la Charte de la compassion du Collège, un projet lancé quelques semaines avant Noël. C’est d’ailleurs un peu pour cette raison qu’elle a accepté l’invitation. «J’ai livré de nombreux témoignages par le passé, mais ils étaient surtout axés sur l’importance de ne pas prendre le volant lorsque nous avons consommé. Ce mouvement de compassion des jeunes du Collège m’a réellement touchée. Je trouve ça très important de voir le côté des positifs des choses dans des événements qui, a priori, sont tristes ou très négatifs.»
Bien évidemment, avant de se rendre à cette étape, il y a un lourd et long processus. «Ç’a été très difficile, avoue la principale intéressée, la voix tremblante. Mes parents m’ont toujours dit de ne pas haïr cette personne. Au fil du temps, mes émotions ont évolué. Le fait d’avoir pardonné à l’homme m’a libérée. J’ai fait un choix peu commun, je l’admets. Les premières fois que je l’ai dit, les gens me regardaient comme si j’étais une créature venant d’un autre monde. On a plus tendance à blâmer, à culpabiliser. Mais, quand on ouvre notre cœur, c’est tellement plus libérateur.»
La compassion vue par les élèves
Dans le cadre de leur projet de Charte de la compassion, quelques élèves ont livré leur point de vue sur cet état d’esprit. Tania Chapdelaine a raconté son expérience des plus personnelles. «Dans mon cas, ce sont ceux qui m’entourent qui ont fait preuve de compassion», dit-elle. En effet, le visage de l’adolescente arbore les séquelles de l’incendie dans lequel elle a été prise au piège, étant plus jeune. «Je sentais les regards des gens, car j’étais différente. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. J’ai eu l’aide de beaucoup de gens pour me relever de cette épreuve.»
L’entourage de la jeune Laura Mathilde Fréchette ne l’a pas eu facile. «Mon père est sourd, ma sœur est aveugle et mon petit frère est autiste, révèle-t-elle. Je suis habituée à cette situation. C’est ma famille, je les aime tous et je n’hésite pas à leur venir en aide.»
Native de Lac-Mégantic, Jade Therrien-Morin a expliqué comment elle avait vécu la tragédie de juillet dernier.
Raphaëlle Normandin a quant à elle bâti un projet en collaboration avec la Maison Gale. «Parfois, je vois des personnes âgées être laissées de côté. Elles sont rejetées, car elles sont différentes. Ça ne devrait pas être comme ça», lance celle était parmi les participantes à un concert organisé pour les résidents de cet établissement.