Jean Rousseau, le musicien devenu politicien

NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE. Jean Rousseau le musicien est-il si différent de Jean Rousseau le politicien? Chose certaine, le candidat néodémocrate dans Compton-Stanstead avoue que son côté artistique l’a bien aidé au cours de son premier mandat à titre de député.

«Être à l’avant-scène, peu importe le domaine, ce n’est jamais évident, note celui qui représente les électeurs de la circonscription depuis 2011. Le fait d’avoir été impliqué dans le monde du spectacle depuis plus d’une vingtaine d’années m’a été d’une grande aide dans mon rôle de député. Quand on est dans l’opposition, on dirait qu’on est plus effacé, mais, pas avec moi. On me disait toujours que j’étais le plus flamboyant de la gang.»

«Je suis aussi un gars émotif. En quatre années, jamais je n’ai reçu autant de câlins. J’en ai eu de gens en détresse ou de personnes qu’on a aidées. J’ai vraiment apprécié cette partie de mon travail.»

Le député sortant de Compton-Stanstead veut donc poursuivre dans cette lignée et sera à la recherche d’un deuxième mandat lors du scrutin du 19 octobre prochain. S’il est réélu, il entend s’attaquer au dossier de l’achat local. «Le gouvernement a l’obligation de faire la promotion de nos produits, d’aider les groupes à construire de petites infrastructures afin d’offrir un lieu de rassemblement et de découvertes. On développe une vitalité, une belle synergie. Le plus bel exemple, c’est celui de Compton. Des transformateurs et des producteurs agroalimentaires, il y en a énormément dans Compton-Stanstead. J’aimerais leur offrir un environnement économique et législatif qui ne comprend pas trop de barrières pour qu’ils soient capables de prospérer.

Autre dossier à suivre: celui de la sécurité ferroviaire. «On l’avait pourtant en pleine face avant même la tragédie de Lac-Mégantic. On en a vu des rails croches et des ponts réparés de façon discutable. Dans notre comté, il y a 160 kilomètres de rails privés. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour les rendre sécuritaires. Par exemple, les passages à niveau. Les compagnies refilent honteusement la facture aux municipalités. Ottawa a une responsabilité d’aider financièrement les villes.»

Les inégalités sociales, la sécurité à la frontière de même que l’industrie forestière devraient être sur la table à dessin de M. Rousseau si les électeurs lui accordent leur confiance une fois de plus.

Père de trois enfants (dont deux filles nées lors de son premier mandat), Jean Rousseau a dû y penser à deux fois avant de donner son accord pour se représenter. «Le rôle de père est souvent effacé par celui de député, admet-il. Il y a eu des fins de semaine où j’étais pratiquement absent. Mais, je le fais aussi pour mes enfants. Je défends l’environnement dans lequel on évolue. Je veux qu’ils aient accès à une bonne nourriture, une eau fraîche.»

En grand musicien qu’il est, Jean Rousseau a même pensé à sa «set list» en cas de victoire. «C’est sûr qu’on fera "Keep Rocking In A Free World" et "Un musicien parmi tant d’autres», raconte celui qui est aussi chanteur du groupe Noviterra.