«Je peux dire mission accomplie»
BILAN. Depuis que Serge Riendeau a pris les commandes d’Agropur en 2002, le chiffre d’affaires de la coopérative est passé de 1,8 milliard de dollars à tout près de six milliards de dollars aujourd’hui. À l’aube de son départ, le président se confie sur son entrée en poste et sur les bons coups qu’il a pilotés au fil du temps.
Le parcours au sein de différents organismes a mené le principal intéressé à occuper un siège au conseil d’administration d’Agropur, en février 1991. «D’une implication à l’autre, c’est comme ça que j’ai cheminé dans l’organisation, résume Serge Riendeau. Dans un premier temps, j’ai été impliqué à la Coop des Cantons, qui s’appelait à l’époque la Coopérative agricole de Coaticook. J’ai aussi été administrateur à la Promutuel, en plus de faire un p’tit bout de temps dans le monde municipal. Un moment donné, un poste d’administrateur chez Agropur s’est libéré et on me l’a offert. J’ai sauté sur l’occasion, pensant que ça pourrait être une belle expérience.»
Au fil du temps, M. Riendeau a obtenu la confiance de ses collègues au conseil d’administration, ce qui le mène à succéder à Jacques Cartier à titre de président en 2002. Du temps qu’il a été président, il a veillé au développement de la coopérative jusqu’aux États-Unis. «Nos clients se développent aussi du nord au sud, alors il était de notre devoir de les servir des deux côtés de la frontière», laisse-t-il entendre.
Des bons coups… et du yogourt
S’il y a une chose dont il est fier, c’est bien de la relation qu’il a entretenue avec ses membres. «On a une vie associative unique et très riche. Ça fait en sorte qu’on a un lien privilégié avec notre base. Je pense que c’est assez unique pour une grande organisation», indique-t-il.
Côté entrepreneurial, M. Riendeau a semblé partager la philosophie des fondateurs, dont le président de l’époque, en 1938, Omer Deslauriers. «Ce sont des gens qui avaient une certaine clairvoyance, souligne le président d’Agropur. Ils s’étaient dit que leur coopérative n’aurait pas de frontière. Qu’elle allait être au-delà de leur paroisse. Ils ont toujours eu cette longueur d’avance, ce qui a permis à plusieurs agriculteurs de se prendre en main.»
Un peu avant 2013, Yoplait a décidé de ne pas renouveler sa franchise avec Agropur pour la fabrication de son yogourt. «Ça nous mettait dans une position délicate, avoue Serge Riendeau. On avait encore les usines, les machines et les employés, mais plus de marque. Nos gens ont été créatifs en développant la marque Iögo. On a refait les recettes et on a procédé à un lancement qui fait encore l’envie de bien des compagnies aujourd’hui. Je pense qu’on a pris une décision courageuse, car, à l’époque, les tablettes étaient pleines de yogourt et lancer une nouvelle variété n’était pas nécessairement gage de succès.»
Une retraite à la ferme
Serge Riendeau quittera la présidence d’Agropur en février prochain. Qu’est-ce qui l’attend une fois que la retraite aura sonné? «Je m’attends à du bon temps», lance-t-il en riant.
«Je compte m’occuper de ma ferme. Être président d’Agropur, c’est un travail à temps plein. Si la ferme familiale fonctionne toujours aussi bien, c’est grâce à mon fils Benoît. Il a tout le mérite. Ça va me faire un grand plaisir d’y retourner pour l’aider»