« J’aime ta bett! »: le projet des élèves du Collège François-Delaplace honoré sur la scène québécoise

WATERVILLE. Créer une microentreprise et mettre en marché deux produits du terroir. Voilà le défi réalisé par des élèves du Collège François-Delaplace… en cinq jours seulement. Leurs efforts ont d’ailleurs été récompensés lors du concours panquébécois « Les institutions mangent local! ».

Ce projet, qui a rallié plus d’une trentaine de jeunes filles de cette institution d’enseignement de Waterville, s’est illustré dans le volet « Entrepreneurial », piloté par le comédien Emmanuel Bilodeau. « En gros, il fallait trouver un aliment local, le mettre en valeur en le transformant, puis créer un marché éphémère et y vendre nos produits, explique la technicienne en loisirs de l’école, Virginie Dame. Avec notre projet, on s’est démarqué parmi des centaines d’institutions, que ce soit des écoles ou bien des hôpitaux. Je ne pourrais être plus fière des filles. »

Lorsqu’elle a proposé d’utiliser la betterave comme point de départ, l’enthousiasme n’était pas réellement au rendez-vous. « Certaines des filles ont dit ouache, rigole Annabelle Bernier, une élève de 4e secondaire. On ne savait pas trop ce qu’on allait créer, mais j’étais sûre qu’on allait pouvoir se démarquer des gens qui allaient prendre des pommes ou bien des citrouilles. »

En cuisine, les élèves ont transformé plus de 50 kilos de betteraves des Vallons maraîchers pour en faire des croustilles et du végépâté. « Ç’a été une belle surprise, finalement, concède Léa Gosselin, qui n’était pas vendue à l’idée au départ. On a cuisiné des choses intéressantes à partir d’un aliment qu’on connaissait un peu moins. On a donné à la betterave un p’tit peu d’amour. »

On lui a aussi donné un slogan, « J’aime ta bett », qui est ensuite devenu le nom de l’entreprise. Pour écouler les 75 sacs de croustilles et les 50 plats de végépâté, les filles du Collège François-Delaplace se sont greffées au Marché public de Waterville. « Tous les produits se sont vendus en moins d’une heure, mentionne fièrement Alyson Selig. Une productrice est venue l’essayer, puis a fait le tour de tous les kiosques. Ces gens sont à leur tour venus en acheter. Nos professeurs ont aussi fait leur part et nous ont acheté plusieurs produits. »

En plus de développer leur esprit entrepreneurial, les filles ont pu mettre en pratique certaines notions mathématiques, de création publicitaire et de vente. « Ce que je retiens aussi, c’est qu’on s’est fait de nouvelles amies, note pour sa part Kloé Gagnon. On n’a pas vraiment la chance de côtoyer des filles des autres niveaux, alors ça nous a permis de nous connaître davantage. »

Grâce à leur implication au concours, les filles ont mis la main sur une bourse de 500 $. Cette somme sera utilisée pour financer d’autres projets de nature entrepreneuriale. « L’an prochain, on va certainement y participer à nouveau. On a mis la barre haute, mais on aime bien relever des défis », conclut la technicienne en loisirs de l’école.