Incidents et accidents dans le réseau de la santé : l’Estrie au deuxième rang

HÔPITAL. En matière d’incidents ou d’accidents survenus lors de la prestation des soins et des services dans le réseau de la santé, dont certains se traduisent par des erreurs médicales, l’Estrie se classe au deuxième rang, juste derrière la région Québec. Ici, pas moins de 11 912 cas ont été répertoriés en 2013, soit chez 7,4 % de la population.

Plus de 1500 événements du genre sont rapportées chaque jour dans les établissements de santé au Québec, soit plus d’un demi-million de cas par année. Même si c’est à Montréal que survient le plus d’erreurs en nombre absolu, c’est dans la Capitale-Nationale où l’on retrouve le plus d’incidents au prorata, avec un citoyen sur cinq touché par un accident ou un incident. Les régions de l’Outaouais et de Laval affichent quant à elles les meilleurs résultats, avec un taux d’à peine 3% de la population ayant subi une erreur, révèlent des données compilées par TC Media.

Au Québec, sans surprise, plus de la moitié des accidents ou incidents surviennent chez les personnes âgées, principalement chez les 75 ans et plus.

Parmi elles, les chutes et les erreurs reliées à la médication se suivent de très près avec, en moyenne, 35% de chutes et 31% pour la médication. En ce qui a trait aux chutes, dans un cas sur deux, les personnes ont été retrouvées par terre, alors que pour les erreurs quant à la médication, il n’est souvent pas question de mauvaise dose administrée, mais bien d’omission d’administrer des médicaments à une personne.

Au CHUS, ce sont 1652 incidents ou accidents liés à la médication qui sont survenus à l’intérieur de l’établissement entre le 1er octobre 2013 et le 31 mars 2014 alors que, pour la même période, le nombre répertoriés est de 1495 au CSSS-IUGS, qui compte aussi, dans ses murs, pas moins de 1495 chutes.

«Ni pire ni meilleur»

Le Collège des médecins croit que le Québec n’est «ni pire ni meilleur» qu’ailleurs quant au nombre d’événements rapportés. Toutefois, le Collège souhaiterait une surveillance plus grande du réseau, qui s’étendrait à l’extérieur des centres hospitaliers et des CHSLD.

«Il faut oui, d’une part, rendre les professionnels imputables de leur erreur, mais il faut le faire aussi avec tous les autres acteurs autour, tout ceux qui pourraient tenter de cacher une erreur et ça inclut les avocats et les établissements qui s’entendent hors cours pour régler une cause. Je suis pour une imputabilité élargie qui s’étendrait à tout le milieu des soins, au milieu extrahospitalier», exprime le Dr Yves Robert, secrétaire du Collège des médecins.

Invité à commenter le dossier, le ministre de la Santé et des Services Sociaux, Gaétan Barrette, n’a semble-t-il pas pu se libérer pour répondre aux questions de TC Media, malgré plusieurs tentatives.