Importante restructuration pour le groupe Cabico
Non, l’usine Cabico n’est pas à vendre. Pas plus qu’elle ne va fermer dans les prochaines semaines comme le laissent croire certaines rumeurs qui circulent ici et là. Mais une importante restructuration est cependant nécessaire pour mieux faire face à la nouvelle réalité de l’économie.
Cette restructuration se traduit par le licenciement de 20 employés de bureaux (incluant quelques attritions) et d’une soixantaine de mises à pieds chez les travailleurs des trois usines du groupe Cabico, un important fabriquant d’armoires sur mesure et le deuxième plus important employeur de la MRC de Coaticook. Si les travailleurs d’usine sont susceptibles d’être rappelés dans un avenir rapproché, les employés de bureaux, eux, ont été remerciés de leurs services
Les dernières journées n’ont pas été faciles pour les dirigeants de Cabico. Le président et chef de la direction, Alain Ouzilleau, a dû faire preuve de tact pour informer les personnes concernées. «C’est la nouvelle réalité de l’économie. Surtout pour nous qui acheminons notre marchandise à 92 % aux Etats-Unis. L’immobilier aux Etats-Unis connaît une baisse sans précédent depuis 15 ans, on observe un nombre record de maisons à vendre. Tout ça nous fait mal», explique le grand manitou de Cabico.
Face à cette situation, les décideurs n’ont pas eu le choix de se pencher vers une solution de rechange. «Nous avons opté de mettre l’emphase davantage sur la rénovation, signale le principal intéressé. En 2007, 60% de nos produits étaient destinés au marché de la rénovation contre 40 % pour le domaine de la construction. Pour 2008, nous verrons à ce que 80 % de notre marchandise soit destinée à la rénovation. Il faut prendre cette direction puisque la croissance n’est pas au rendez-vous.»
Toujours bien documenté sur les indices économiques qui guident l’industrie, Alain Ouzilleau indique que l’industrie nord-américaine fait face à un ralentissement de l’ordre de 13 % contre 9 % pour Cabico. «C’est mieux que la moyenne nord-américaine, mais ça nous affecte néanmoins», souligne celui qui a consacré bien des heures à cette restructuration.
Incendie
Cette restructuration n’est pas sans nous rappeler le branle-bas de combat survenu en 2005 au lendemain d’un important incendie survenu à l’usine de Way’s Mills. «Nous avons failli tout perdre à ce moment là, se remémore Ouzilleau. Il a fallu mettre en place tout un plan de transition afin de continuer les opérations et de servir nos clients. Mais cet incendie nous a fait perdre notre vitesse de croisière.»
L’année 2006 fut par la suite consacrée à hausser la productivité tandis que l’année 2007 en fut une où l’on a mis le focus sur un retour à la croissance des ventes.
Et les dirigeants sont ambitieux pour la prochaine année 2008. «On vise une augmentation de 20 % par rapport à l’année 2007. Ça semble audacieux, mais je suis confiant. Actuellement, poursuit ce dernier, nous avançons à un rythme de 10 nouveaux clients par mois, ce qui devrait se traduire par l’ajout de 120 nouveaux clients au bout de l’année.»
Il va sans dire que la vigueur du dollar canadien par rapport à la devise américaine a contribué à ce ralentissement. D’où la décision des dirigeants d’ajuster la structure de coût fixe et l’adapter à la réalité économique.
Incidemment, des efforts avaient été amorcés au cours de l’année 2005 afin de hausser le nombre de clients au Canada. Mais l’incendie survenu est venu mettre un frein à ce bel élan. Cabico entend toutefois se montrer actif sur le marché canadien et s’accaparer des parts de marché à ses compétiteurs. «Suffit d’être innovateur et créatif», suggère Ouzilleau.
Nouvelle image
Chez Cabico, on n’a pas lésiné avec les détails. Une nouvelle image s’imposait. Un nouveau logo a été adopté et de nouveaux pamphlets sont actuellement distribués. Un pamphlet abondamment illustré de photos «ensoleillées» «Le message, insiste Ouzilleau, c’est de montrer que nous sommes uniques, que nous offrons un produit unique. Mais notre vision demeure la même, c’est-a-dire que nous continuons à faire preuve de flexibilité tout en maintenant une bonne qualité du produit fini. En fait, nous nous situons au milieu du haut de gamme. Tout est fait sur demande, nous bénéficions des services d’un designer, lequel est constamment impliqué dans le processus.» Alain Ouzilleau avoue avoir de la compassion pour ceux et celles qui ont été licenciés et qu’il a une pensée pour les travailleurs mis à pieds. «Mais si nous n’avions rien fait, dit-il, où serions nous? Qu’adviendrait-il de Cabico pour l’avenir?» Malgré cette mini tornade qui a secoué les colonnes des usines de Cabico, le PDG mentionne que, dans les circonstances, l’ambiance n’est pas si mal. Et il répète qu’il n’y a pas de fermeture à l’horizon et pas de vente à prévoir. Les opérations continuent.