«Il faut maintenant repartir à zéro»

L’inondation du centre-ville de Coaticook, le 11 janvier dernier, a causé bien des désagréments aux commerçants de la rue Child durant quelques heures. Ces petits malheurs se sont malheureusement transformés en cauchemars pour deux gens d’affaires et deux locataires, qui doivent maintenant se relocaliser après que les fondations de leur immeuble aient été fragilisées par le désastre.

En effet, pour des raisons de sécurité, la Ville de Coaticook a décidé de condamner l’immeuble du 37-43, rue Child, et de le démolir.

«Ce qu’on a vécu et ce qu’on vit présentement, c’est un grand stress. Ce n’est vraiment pas évident. On a tout perdu ce qu’on avait. Il faut maintenant repartir à zéro», raconte le locataire Renaud Thibodeau, qui, malgré les circonstances, conserve le moral.

Linda Rouleau vit la même situation que son voisin. Si elle perd le logement qu’elle habite depuis plus de douze ans, elle est tout de même heureuse de voir toute l’histoire entourant l’immeuble qu’elle habite prendre fin. «Ça fait un petit pincement au cœur, c’est certain. Mais, en même temps, ça fait longtemps qu’on sait qu’il y a des problèmes, qu’il y a des ingénieurs qui viennent inspecter le ruisseau et les bâtiments. Là, nous sommes en connaissance de cause et on sait à quoi s’en tenir, finalement.»

Dans leur malchance, ces deux locataires ont été tout de même très chanceux. En l’espace de quelques jours seulement, ils se sont trouvé un nouvel appartement. «On a eu de bons voisins qui nous ont aidés à passer à travers cette épreuve. Mais, disons que j’ai hâte de retourner dans mes choses et de porter mon linge», souligne M. Thibodeau.

Des commerçants éprouvés

Le sinistre de samedi (11 janvier) a également jeté à la rue deux commerçants: la Boutique Jackie et Bernard Dumont, comptables.

«Nous avons eu encore plus peur qu’en 2011», signale la propriétaire de la Boutique Jackie, Manon Marcoux, en pensant à la précédente crue des eaux.

Celle qui a vécu des journées angoissantes en réfléchissant à l’avenir de son commerce peut maintenant respirer beaucoup mieux. Elle retrouvera sa fidèle clientèle à quelques pas de son ancienne adresse, maintenant au 85, rue Child (anciennement occupé par la Boulangerie de Dieu). «On se compte très chanceux dans nos malheurs. Tout le monde vient nous offrir leur aide. C’est vraiment incroyable de voir la solidarité du milieu.»

Quant aux employés de Bernard Dumont, comptables, ils étaient toujours à la recherche active d’un nouveau local. «C’est certain qu’il n’y a jamais de bons moments pour vivre une telle situation, mais nous sommes en pleine période des impôts. Il faut agir rapidement», indique l’une des employées de la petite entreprise, Michelle Masson.