Hausse des limites de pesticides dans les aliments: Ottawa suspend les projets

AGRICULTURE. Le gouvernement du Canada a décidé de suspendre l’ensemble des projets sur les hausses de résidus de certains pesticides dans plusieurs denrées alimentaires. Cette pause permettra aux instances de réfléchir à ce volet, en plus de vouloir le moderniser et le rendre plus transparent, souligne la ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau.

L’élue en a d’ailleurs fait l’annonce, conjointement avec ses collègues, le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Jonathan Wilkinson, et la ministre de la Santé, Patty Hajdu, le 4 août dernier.

L’intervention vient du fait que Santé Canada souhaitait tenir des études afin de devenir plus tolérant quant aux résidus de certains pesticides dans les aliments, notamment dans les petits fruits et aussi de l’herbicide glyphosate dans les légumineuses et les noix. Mme Bibeau a dit d’abord être surprise par cette nouvelle, dévoilée il y a quelques jours. «C’est certain que [lorsqu’il y a une grande entreprise qui en fait la demande], ça ajoute à la visibilité et ça touche la sensibilité des gens. Je comprends que ç’a créé de l’émoi.»

«Évidemment, le politique ne peut pas intervenir dans ces études [celles de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA), mais on peut revoir le processus qui encadre l’homologation des pesticides et c’est ce qu’on va faire», poursuit-elle.

La demande a donc été faite de prolonger les consultations avant au moins le printemps 2022.

«On veut s’assurer d’avoir accès à plus de données indépendantes en plus d’augmenter la transparence du mécanisme, indique la ministre fédérale de l’Agriculture. On veut aussi retrouver un certain équilibre sur la priorisation des dossiers. Les demandes ne viennent pas toujours des manufacturiers. Elles peuvent aussi provenir des producteurs.»

Ainsi, un réinvestissement de quelque 50 millions de dollars a été annoncé pour l’ARLA. «Nous allons travailler, tous ensemble, dans le sens d’une agriculture plus durable», conclut Mme Bibeau.