Hausse de la valeur des terres agricoles: l’UPA milite pour un taux de taxation distinct
ÉCONOMIE. La nouvelle hausse de la valeur des terres agricoles est une problématique à laquelle les nouveaux élus municipaux devraient s’attarder, croit le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Coaticook, Philipp Stirnimann. On propose également l’adoption d’un taux de taxation distinct pour le monde agricole, question de ne pas imposer un trop lourd fardeau aux agriculteurs.
Cette augmentation, plusieurs agriculteurs de la région la verront probablement sur leur prochain compte de taxes. «Si on ne s’y attarde pas, ça pourrait mettre en péril l’avenir de quelques-uns d’entre eux, lance M. Stirnimann. C’est certain que nous avons toujours le programme des crédits des taxes. Mais, il y a une limite à piger là-dedans.»
Le président du regroupement croit qu’il est également important d’avoir un certain équilibre entre les mondes rural et urbain. «Ce qu’on observe au cours des dernières années, c’est que le fardeau fiscal a tendance à aller du côté agricole, surtout avec la spéculation qu’il y a sur les terres. Il faut savoir que le producteur normal, lui, cultive ses terres. S’il ne vend pas, il n’en a rien à cirer de la spéculation. Les terres qui se transigent, ce sont de petites quantités, et nos rôles sont influencés à cause de ça. Oui, si tu vends demain matin, tu auras probablement un bon prix. Mais, le but en agriculture, ce n’est pas de vendre, mais bien de cultiver les terres.»
«Ce qui est encore plus dommage, c’est qu’on vient taxer nos outils. La terre, c’est notre coffre à outils. Un moment donné, il y a une limite à ce qu’on est capable d’absorber à titre de producteur. Et là, on en absorbe de plus en plus. Il faut arrêter de trop en pelleter dans la cour des agriculteurs», rajoute-t-il.
Pour alléger le fardeau fiscal des agriculteurs, l’Union des producteurs agricoles de Coaticook est en faveur de l’implantation d’un taux distinct pour ce secteur, comme le font Compton et Coaticook. Il faut toutefois que celui-ci reflète la réalité et non la spéculation. «Si on ne fait rien, il y aura tout un déséquilibre et le monde agricole paiera davantage que les citoyens urbains, lance M. Stirnimann, qui tient toutefois à rappeler qu’il ne veut pas partir de guerre entre les deux milieux. La valeur des terres augmente. Ça s’explique par la spéculation que certains font, mais surtout par la rareté [de celles-ci]. On le voit de plus en plus dans notre région. Il y a des gens qui sont à la recherche de terres et qui sont prêts à faire monter les enchères. Ça crée une fausse valeur monétaire, qui n’est pas la même que la valeur agronomique. Et comme il n’y en a pas beaucoup, ça crée une grosse pression. Imaginez si, au Québec, on proposait un moratoire sur la construction de nouvelles maisons. Ça créerait une pression énorme sur les prix. Bien, c’est la même chose pour les terres agricoles, comme on ne peut pratiquement plus en avoir.»