Gestion de l’offre: « il n’y aura plus d’autres brèches », promet la ministre Bibeau

POLITIQUE. La ministre de l’Agriculture et députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, confirme qu’il n’y aura plus d’autres brèches dans la gestion de l’offre. Du même coup, les libéraux de Justin Trudeau, formation politique dont elle fait partie, appuieront le projet de loi proposé par le -Bloc québécois pour empêcher un nouvel affaiblissement de ce système.

En détail, le projet de loi C-282 empêcherait un futur gouvernement d’augmenter le contingent tarifaire applicable aux produits laitiers, à la volaille ou aux œufs. On ne pourrait donc pas ouvrir davantage le marché canadien aux producteurs étrangers dans le cadre de la négociation d’un futur accord commercial. Le gouvernement ne pourrait pas non plus diminuer les tarifs applicables à ces marchandises lorsqu’elles sont importées en sus de la limite établie.

De récentes brèches dans le marché canadien ont été accordées dans l’accord de -libre-échange avec l’Europe, l’Accord de partenariat transpacifique et au sein de l’Accord Canada-États–Unis-Mexique. « Ç’a été brise-cœur, confie Marie-Claude Bibeau. Il faut cependant rappeler que lors de négociations, il faut démontrer un certain équilibre entre la protection et tous les efforts qu’on fait pour les autres secteurs exportateurs. Je comprends certains producteurs qui n’étaient pas en faveur de ces accords, mais il faut aussi regarder l’ensemble des secteurs. Le Canada est un gros exportateur de denrées alimentaires, qu’on parle de céréales ou de viandes, il est donc important d’ouvrir certains marchés. »

« Il n’y aura plus d’autres brèches. C’est terminé. Et on veut que ce soit clair », poursuit la ministre.

Si un éventuel gouvernement souhaitait le faire, il devra se présenter devant le Parlement et s’expliquer, note la ministre Bibeau. « Je ne pense pas que notre appui au projet de loi du Bloc peut être vu comme une surprise. Après tout, c’est un gouvernement libéral qui a créé la gestion de l’offre. Et nous l’avons protégé de fil en aiguille. »

L’élue dit que l’avancement du projet de loi représente une bonne nouvelle. « Quand on représente Compton-Stanstead, l’agriculture, ça fait partie de notre ADN. C’est un dossier qui me tient vraiment à cœur. Je suis contente que la protection de la gestion de l’offre soit confirmée. »

Elle rappelle également les compensations de presque cinq milliards de dollars qui ont été faites aux producteurs en raison des trois grands accords commerciaux mentionnés plus haut.

Parmi les autres dossiers nationaux qu’elle pilote, Mme Bibeau souligne la création d’un bureau d’Agriculture et Agroalimentaire -Canada dans la zone indopacifique. « Il y aura des inspecteurs et des délégués commerciaux qui pourront accompagner nos exportateurs et travailler avec les gouvernements locaux. Je vois ça d’un très bon œil », conclut-elle.