Fusillade à Ottawa : «on s’est jeté par terre!»

ATTENTAT. Le député de Compton-Stanstead était en caucus au Parlement à quelques mètres des premiers coups de feu lors de la fusillade dans l’établissement. Jean Rousseau admet que les députés réunis ont vite compris le drame en cours et se sont projetés au sol.

Par Maryse Mathieu

Lorsqu’a retenti le vacarme des premiers sons d’une arme à feu dans l’entrée principale, près de 250 députés étaient en caucus dans les salles adjacentes. D’un côté, un caucus NPD, de l’autre, celui des conservateurs.

«Il y a eu des cris, des pleurs. Une panoplie d’émotions. Le groupe s’est tenu», raconte M. Rousseau joint dans une pièce toujours en confinement en après-midi. «On est une cinquantaine de députés ici, entourés d’une douzaine d’agents prêts à tout pour nous protéger». Quelques-uns ont tout de même pris la poudre d’escampette, dont le député de Sherbrooke, Pierre-Luc Dussault, qui s’est précipité vers une porte arrière.

Ne pouvant dévoiler l’endroit où il se trouvait au moment de l’entrevue téléphonique, M. Rousseau assure être en sécurité et avoir de l’eau. L’accès aux toilettes est possible cependant sous haute sécurité, accompagné. «Quelqu’un vient de me dire qu’il y a eu d’autres coups de feu il y a près de 45 minutes», indique-t-il, préoccupé, ignorant quand il lui sera possible de sortir de l’endroit. «Il y a encore des recherches autour. Donc, on ne peut pas être évacués».

Bureaux fermés

Vers 11 h, les employés des bureaux des députés ont reçu l’avis de fermer leurs portes pour des raisons de sécurité. «J’ai reçu trois courriels. Un de la direction du Nouveau Parti démocratique, mais aussi des autorités de la Chambre des Communes», signale Alain Robert, adjoint aux relations avec la communauté, du député Jean Rousseau. «Je communique avec une collègue qui est carrément enfermée dans la bâtisse, les rideaux fermés», mentionne-t-il, soulignant qu’elle est dans l’édifice des Communes, à côté du Parlement.

Quant au député de Brome-Missisquoi, Pierre Jacob, il était absent, mais son adjointe se trouvait sur les lieux. Elle aussi serait en sécurité, selon les informations obtenues au bureau du député à Magog qui s’apprêtait à fermer ses portes également.